La circulation du Sars-CoV-2 « continue de s’accélérer », a indiqué Laetitia Huiart, directrice scientifique de Santé publique France (SPF), lors d’un point presse ce 8 juillet, rappelant la nécessité, en cette période estivale et d’augmentation des activités propices à la transmission, de maintenir les mesures de freinage de l’épidémie de Covid-19 (isolement et gestes barrières).
En semaine 26 (du 27 juin au 3 juillet), le taux d’incidence a de nouveau augmenté de 55 %, atteignant 1 153 cas pour 100 000 habitants. Toutes les classes d'âge sont concernées, mais la hausse est plus marquée chez les 20-29 ans (+69 %, soit 1 518/100 000). L’incidence apparaît la plus élevée dans la région Île-de-France (1 295/100 000, +33 %), suivie des Pays de la Loire (1 260/100 000, +77 %).
Dans les outre-mer, le taux d’incidence atteint aussi plus de 1 000 cas/100 000 en Guadeloupe et augmente fortement à la Réunion, tandis que la dynamique épidémique décroît en Martinique. Mayotte connaît une hausse marquée de l’incidence qui reste néanmoins à un niveau bas.
Une dynamique similaire chez nos voisins européens
Cette circulation intense en métropole se traduit par une hausse des nouvelles hospitalisations (5 953, +16 %) et des admissions en services de soins critiques (+ 17 %). « Les taux d’hospitalisation étaient toujours les plus élevés chez les 90 ans et plus et en forte hausse (93,3/100 000, +27 %) », relève le point épidémiologique de SPF, daté du 7 juillet. Le nombre de décès est également en hausse pour la 2e semaine consécutive (270, +12 %).
La dynamique observée est « similaire » chez nos voisins européens (Allemagne, Italie ou Espagne), note Didier Che, directeur adjoint à la direction des maladies infectieuses de SPF. Au Portugal, où la vague portée par BA.5 a démarré plus tôt, l’épidémie semble en recul avec un taux d’incidence en baisse de 23 %. En France, la progression actuelle de l’incidence devrait s’accompagner d’une hausse des hospitalisations « encore pendant plusieurs semaines », avertit Julie Figoni, épidémiologiste chez SPF.
Partout, le sous-lignage d’Omicron BA.5 continue de remplacer BA.2. Il est prédominant depuis deux semaines et représentait, en semaine 25 (du 20 au 26 juin), 67 % des séquences interprétables, contre 18 % pour BA.2. BA.4 était quant à lui détecté dans 7 % des séquences.
12 % des cas sont des réinfections
Par ailleurs, depuis décembre 2021, la proportion de réinfections (deux tests positifs à 60 jours d’intervalle) est en progression. Entre le 2 mars et le 12 juin, les réinfections possibles représentaient 4,1 % de l’ensemble des cas confirmés de Covid. Elles ont atteint 12 % des infections de la semaine 23 (du 6 au 12 juin).
Depuis l’arrivée d’Omicron, « une augmentation importante des cas de réinfections » est observée, relève Vincent Auvigne, épidémiologiste chez SPF. En semaine 23, les cas de nouvelle contamination avec Omicron après une première infection par ce même variant représentaient 44 % des cas de réinfections. Cependant, « la probabilité de réinfection est plus forte après une première infection par les variants Alpha ou Delta », poursuit-il, ajoutant que « plus la première contamination s'éloigne dans le temps, plus la probabilité d'une réinfection augmente ». Des analyses sont en cours pour évaluer la sévérité des réinfections, mais les premiers signaux semblent « rassurants », avec « en majorité, des cas bénins », indique l’épidémiologiste.
Dans ce contexte, « les mesures individuelles restent essentielles pour protéger les plus vulnérables », insiste Laetitia Huiart. Elle encourage également les personnes âgées éligibles à effectuer leur 2e rappel, alors que seuls 26,5 % des 60-79 ans et 33,7 % des 80 ans et plus l’ont reçu.
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