Deux ans après avoir été hospitalisés pour un Covid-19, 55 % des patients présentent toujours au moins un symptôme, principalement de la fatigue, rapporte une étude chinoise publiée dans « The Lancet Respiratory Medicine ». Ce sont les premiers résultats publiés après un suivi de 2 ans. De précédents travaux rapportaient que seul un patient sur quatre hospitalisés pour Covid-19 s’était totalement rétabli 1 an après sa sortie de l’hôpital.
Ces résultats suggèrent qu’« il faut plus de deux ans pour récupérer complètement » d’une hospitalisation pour Covid-19, résume dans un communiqué le premier auteur de l’étude, le Pr Bin Cao. Les auteurs rappellent qu'une prévalence élevée d'asthénie avait également été observée pendant la phase de rétablissement du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et pouvait persister jusqu'à quatre ans.
« Il est clairement nécessaire de fournir un accompagnement continu à une proportion importante » de ces patients et de « comprendre comment les vaccins, les traitements émergents et les variants affectent les résultats de santé à long terme », poursuit le Pr Bin Cao.
Une amélioration au fil du temps
L’étude a porté sur 1 192 patients (âge médian de 57 ans, 46 % de femmes). Hospitalisés pour Covid-19, ils sont sortis de l’hôpital Jin Yin-tan de Wuhan entre le 7 janvier et le 29 mai 2020. Ces patients ont été examinés à 6 mois, 12 mois et 2 ans après leur sortie, avec un test de marche de six minutes, des tests de laboratoire et une série de questionnaires sur les symptômes, la santé mentale, la qualité de vie liée à la santé, le retour au travail et l'utilisation des soins de santé après la sortie. Un sous-ensemble a réalisé des tests de fonction pulmonaire et une imagerie thoracique à chaque visite. Les résultats à 2 ans ont été comparés à ceux d'un groupe témoin, sans antécédents d'infection au Covid-19, apparié selon l'âge, le sexe et les comorbidités.
La proportion de patients avec au moins un symptôme persistant a diminué de manière significative de 68 % à 6 mois à 55 % à 2 ans. Les symptômes les plus fréquemment rapportés étaient la fatigue et la faiblesse musculaire, qui sont passés de 52 % à 6 mois à 30 % à 2 ans.
11 % n'ont pas repris leur activité professionnelle à 2 ans
Mais, si la santé physique et mentale des patients s'est améliorée au fil du temps, ils ont tendance à être en moins bonne santé que le groupe témoin et à souffrir d’une qualité de vie dégradée. Ils sont par exemple 31 % à signaler des problèmes de sommeil (contre 14 % dans le groupe témoin), 12 % à 19 % (selon les questionnaires utilisés : qualité de vie ou santé mentale) ont signalé de l’anxiété ou de la dépression (contre 3 à 5 %) et 35 % déclaraient des douleurs ou des malaises (contre 10 % dans le groupe témoin).
Les patients étaient par ailleurs plus susceptibles de signaler des douleurs articulaires, des palpitations, des étourdissements et des maux de tête. Ceux ayant été placés sous assistance respiratoire pendant leur hospitalisation présentaient plus souvent une altération de la diffusion pulmonaire et une fonction pulmonaire réduite. En conséquence, une partie d’entre eux (11 %) n’a pas repris son activité professionnelle d’origine deux ans après sa sortie.
Si les patients s’améliorent, le poids des symptômes reste élevé, avec un état de santé globale à 2 ans inférieur à celui de la population générale. Ces résultats soulignent le « besoin urgent » d'explorer la pathogénie du Covid long, estiment les auteurs, insistant sur l’élaboration de normes communes « pour réduire l'hétérogénéité entre les études », comme des outils d'évaluation validés, des questionnaires sur les symptômes reconnus et des délais de suivi spécifiques. L’urgence est aussi de développer des interventions efficaces pour réduire le risque de Covid long, ajoutent-ils.
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