Pneumocoque, méningocoque, zona… Le calendrier vaccinal mis en ligne ce 26 avril à l’occasion de la semaine de la vaccination intègre des nouveautés importantes à la suite des avis rendus ces dernières semaines par la Haute Autorité de santé (HAS). La carte postale 2024 des vaccins n’est cependant pas encore mise à jour, la prise en charge étant différée à l’entrée en vigueur du remboursement pour certains d’entre eux.
Le changement le plus important concerne la protection contre les infections invasives à méningocoque, puisque la vaccination tétravalente ACWY est recommandée chez le nourrisson et chez les adolescents de 11 à 14 ans (avec un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans), comme le préconise la HAS depuis fin mars au vu de la recrudescence (+72 % entre 2022 et 2023) observée après la pandémie. « Ces recommandations pourront être mises en œuvre dès que les vaccins seront pris en charge dans le cadre du droit commun », est-il indiqué.
Vaccination élargie contre les méningocoques obligatoire pour les nourrissons en 2025
Chez le nourrisson, la vaccination tétravalente pourra être réalisée avec Nimenrix, selon un schéma à deux doses (une première à l’âge de 6 mois suivie d’une seconde à l’âge de 12 mois). Une vaccination initiée avec un vaccin monovalent C chez les nourrissons peut être poursuivie avec un vaccin méningococcique tétravalent ACWY. Quant à la vaccination contre le sérogroupe B, le schéma à trois doses par Bexsero est inchangé (au mieux M3, M5 et rappel à M12; la première dose peut être initiée dès l’âge de 2 mois et doit l’être avant l’âge de 2 ans). Chez les 11-14 ans, la vaccination repose sur un schéma à une dose, indépendamment du statut vaccinal avec l’un des trois vaccins existants (Nimenrix, Menquadfi ou Menveo).
Le calendrier vaccinal confirme que les vaccinations contre les méningocoques B et ACYW deviendront obligatoires chez les nourrissons a priori au 1er janvier 2025 (actuellement seule celle contre le sérogroupe C l’est). « Le décret nécessaire est en cours d’élaboration », est-il précisé, le texte fixera la date d’entrée en vigueur. Une décision mise à l’honneur ce 26 avril par la Pr Yasmine Belkaid, présidente de l’Institut Pasteur, lors d’un sommet pour vaincre la méningite organisé à Paris par l’Organisation mondiale de la santé.
Shingrix contre le zona chez les plus de 65 ans et les personnes immunodéprimées
Autre point clé, la vaccination contre les infections à pneumocoque avec des changements chez les nourrissons et chez les adultes. Chez les nourrissons, la vaccination obligatoire peut être réalisée indifféremment avec le vaccin conjugué 13-valent Prevenar 13 ou avec le vaccin conjugué 15-valent Vaxneuvance, désormais remboursé et disponible en pharmacie fin avril. Le schéma de vaccination est inchangé.
Chez l’adulte à risque d’infection invasive à pneumocoque, « la vaccination doit être effectuée préférentiellement avec une dose de vaccin conjugué 20-valent Prevenar 20 », désormais remboursé et disponible en pharmacie fin avril.
Contre le zona, le vaccin Shingrix avec un schéma à deux doses est recommandé préférentiellement chez les personnes âgées de 65 ans et plus, et uniquement chez les adultes immunodéprimés, là encore lorsqu’il sera pris en charge par l’Assurance-maladie. À noter qu’un arrêt de commercialisation du Zostavax est prévu à l’été 2024.
Par ailleurs, contre la rougeole en recrudescence en France et ailleurs, il est recommandé de vérifier le statut vaccinal. Pour les personnes nées après 1980 et qui ont reçu leur première dose avant l’âge de 12 mois, il est recommandé une dose additionnelle.
Chiffres encourageants de la vaccination HPV au collège
Le ministère de la Santé publie les chiffres de la vaccination HPV fin 2023, alors qu’a été lancée en septembre une campagne de vaccination pour les filles et les garçons en classe de cinquième. La couverture a progressé dans la classe d’âge mais aussi plus largement en ville. Chez les adolescents de 12 ans, la couverture contre les HPV a progressé de 17 points fin 2023 par rapport à fin 2022, en atteignant 48 % (55 % des filles et 41 % des garçons). L’objectif était d’atteindre 60 % dont 30 % des élèves vaccinés au collège (les autres en ville), avec en ligne de mire une couverture de 80 % à l’horizon 2030 pour la population ciblée.
Plus globalement, la couverture à partir de 15 ans a progressé chez les filles (55 % pour une dose en 2023 versus 48 % en 2022 ; 45 % pour le schéma complet à 16 ans et plus versus 41 %) et chez les garçons (26 % pour une dose à 15 ans versus 13 % en 2022 ; 16 % pour 2 doses à 16 ans versus 8,5 % en 2022).
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