Le rythme d’augmentation des nouveaux cas de Covid-19 en Afrique du Sud est « préoccupant », a alerté la Dr Michelle Groome de l'Institut national des maladies transmissibles (NICD) du pays, le 1er décembre.
Le pays est passé d'un peu plus de 300 nouveaux cas quotidiens en moyenne sur une période de sept jours, à un millier la semaine dernière et à plus de 3 500 cette semaine. Les dernières données du NICD font état d’un doublement des cas détectés en 24 heures : 8 561 nouveaux cas le 1er décembre, contre 4 373 la veille et 2 273 lundi sur l'ensemble du pays.
Positivité des tests en hausse, surtout chez les jeunes
Sept provinces sont particulièrement concernées et notamment celle de Gauteng (région de Pretoria et Johannesburg), épicentre de la vague actuelle où le taux de positivité des tests a atteint 27 % le 1er décembre. À l’échelle du pays, les 51 977 tests réalisés le 1er décembre ont donné un taux de positivité de 16,5 %, contre 10,7 % la veille.
La multiplication des cas positifs est « largement due au nouveau variant » Omicron, désormais « dominant », selon la Dr Groome, lors d’une présentation organisée par le ministère de la Santé. Omicron représente la grande majorité des nouveaux cas enregistrés dans le pays, selon elle. Le taux de positivité est plus important chez les jeunes (10-19 ans et 20-29 ans), même si ces derniers jours les infections « se déplacent vers les plus âgés ». Les autorités estiment être « au tout début » de la quatrième vague du pays.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) juge « élevée » la « probabilité qu’Omicron se répande au niveau mondial », même si des inconnues demeurent quant à sa contagiosité, sa virulence et à l’efficacité des vaccins disponibles.
Selon les modélisations du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), diffusées le 2 décembre, « Omicron pourrait causer plus de la moitié des infections provoquées par le virus Sars-CoV-2 dans l’Union européenne d’ici les tout prochains mois », indique un communiqué. « Les données préliminaires suggèrent un avantage substantiel » du nouveau variant sur le variant Delta, jusqu’ici dominant.
Selon les premières observations, rapportées par l’OMS Afrique, les réinfections sont possibles. « Nous pensons qu'une infection antérieure ne protège pas contre Omicron », a déclaré Anne von Gottberg, du NICD, lors d'un point presse ce 2 décembre. Selon elle, les vaccins devraient toutefois rester efficaces contre les formes graves de la maladie. Les premiers résultats sur la protection conférée contre Omicron devraient être disponibles dans les deux prochaines semaines, ont indiqué les principaux fabricants de vaccins, assurant être mobilisés pour le développement de formules adaptées à Omicron.
Omicron détecté sur tous les continents
Peu de données sont par ailleurs disponibles sur la sévérité de la maladie liée à Omicron. En début de semaine, le directeur de l’ANRS, le Pr Yazdan Yazdanpanah, également membre du Conseil scientifique, invitait à interpréter avec « beaucoup de prudence » les premières informations rapportées, jugeant qu’il est « trop tôt » pour se prononcer au vu notamment de la jeunesse des cas sud-africains.
Si la mesure de sa transmissibilité est encore mal connue, la nouvelle souche a été repérée sur tous les continents. En Europe, de nombreux cas ont été détectés chez des voyageurs en provenance d’Afrique du Sud. C’est le cas en France, où après un premier cas détecté à La Réunion, d'autres ont été dépistés en métropole.
De très nombreux États (Europe, Royaume-Uni, États-Unis, Australie, Japon, etc.) ont fermé leurs frontières aux voyageurs en provenance d'Afrique australe, des mesures jugées « profondément injustes, punitives et inefficaces » par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui dénonce le « scandale » d’une condamnation de l'Afrique pour n’être pas assez vaccinée et une forme d'« apartheid ». Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, estime quant à lui « toxique » le mélange d'insuffisance de couverture vaccinale et de faiblesse du dépistage.
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