Depuis 5 ans, le Pr Bruno Lina, virologue, responsable du centre national de référence des virus respiratoires et responsable du laboratoire Virpath dans le Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), se penche sur la grippe nosocomiale avec son équipe.
« La première chose que nous avons faite, c'est de regarder s'il y avait des cas de grippe nosocomiale à l'hôpital et nous en avons effectivement trouvé, explique le Pr Lina. Puis, nous avons fait des recherches pour essayer de trouver un seuil de vaccination des soignants qui joue un rôle protecteur pour les patients. Nous avons trouvé qu'avec un taux de soignants vaccinés supérieur à 35 %, il y avait moins de grippes nosocomiales. Ensuite, nous avons analysé les contacts humains au sein d'un service hospitalier de gériatrie. » Afin de mesurer les interactions physiques entre personnes à une distance inférieure à 1 mètre, les personnes présentes dans le service pendant une épidémie de grippe, soignants, patients et personnels.
Taux de reproductibilité primaire
Il permettait « Nous nous sommes rendus compte que les infirmières et aide soignants se parlent beaucoup entre eux, que les médecins échangent beaucoup entre eux et que les infirmières interagissent énormément avec les patients, beaucoup plus que les médecins, analyse le Pr Lina. En revanche, les malades ne se rencontrent que très rarement. Nous avons constaté que pendant une même journée, une infirmière rencontrait tous les malades, tous ses collègues et presque tous les médecins. Une fois que nous avons eu toutes ces données, nous savions que pour maîtriser la propagation d'une épidémie, il fallait que ce personnel soit vacciné en priorité. » Enfin, le Pr Lina et son équipe ont réalisé une étude bibliographique pour déterminer le taux de reproductibilité primaire de la grippe, c'est-à-dire le taux moyen de cas secondaires à partir d'un cas primaire de la maladie. « Nous avons trouvé qu'une personne infectée par la grippe va infecter 1,5 à 1,7 personne », souligne le Pr Lina.
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