Des chercheurs de l'université de Buffalo (New York), en association avec l'entreprise Abcombi Bioscience, viennent de faire la première démonstration, dans un article paru vendredi dans la revue « Science », de l'intérêt d'un vaccin hybride combinant des matériaux d'origine biologique et biomatériaux, dirigés contre le pneumocoque.
Le vaccin hybride se compose d'une bactérie Escherichia coli non pathogène, dont les protéines contenues dans la membrane cellulaire (les lipopolysaccharides entre autres) jouent le rôle d'adjuvants naturels, capables d'exprimer une protéine de surface pneumococcique A (PspA). Cet assemblage combine une présentation active et une présentation passive de PspA, ainsi que des propriétés adjuvantes.
Non seulement les bactéries présentaient à leur surface les antigènes d'intérêt, mais elles étaient de plus la cible des macrophages présentateurs d'antigènes pour améliorer encore d'avantage la disponibilité de l'antigène.
Les auteurs ont de plus inclus un gène codant pour une protéine de perforation membranaire LyE afin que les bactéries finissent par s'autodétruire, contrôlant ainsi leur population et évitant toute toxicité même si lorsque des doses importantes de vecteur sont injectées.
3 à 6 fois plus d'immunoglobulines
Les chercheurs ont comparé l'injection de 5 et 15 µg de PspA accompagné d'alun ou d'adjuvant de Freund chez des rongeurs, à celle d'environ 0,007 à 0,7 µg de PspA utilisant ce nouveau vecteur. Les concentrations plasmatiques en immunoglobulines étaient 3 à 6 fois plus importantes, 28 jours après l'injection, chez les souris vaccinées à l'aide du vecteur hybride que chez les souris témoins bénéficiant d'un vaccin « traditionnel », selon la concentration, le type d'adjuvant et la voie d'administration utilisées.
L'efficacité du vaccin a été vérifiée, quelle que soit la voie d'administration : intrapéritonéale, sous-cutanée et intranasale, ce qui « implique que cette nouvelle méthode est particulièrement flexible », jugent les auteurs.
Il s'agit de la première utilisation d'un tel vecteur hybride dans le cadre d'une vaccination contre une pathologie particulière. Les auteurs envisagent déjà d'autres applications comme l'immunothérapie dirigée contre les cellules cancéreuses. Ils précisent même que cette méthode pourrait être utilisée en incluant des opérons codant pour un grand nombre de protéines d'intérêt au sein d'une même bactérie, ouvrant la voie, par exemple, à une nouvelle forme de vaccination combinée.
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