LA SCLÉROSE en plaques est une maladie auto-immune chronique entraînant une perte de myélinisation des fibres nerveuses du système nerveux central (SNC). La myélinisation qui sert a protéger les axones, est effectuée par les oligodendrocytes. Les thérapies actuelles de la SEP ciblent principalement l’immunomodulation. Cependant des études récentes indiquent que des bénéfices fonctionnels peuvent être obtenus en favorisant la remyélinisation des axones du SNC par les oligodendrocytes.
Ainsi par exemple, un traitement avec un antagoniste de la protéine LINGO-1, laquelle régule négativement la différenciation des progéniteurs des oligodendrocytes, favorise la remyélinisation du SNC dans un modèle murin de SEP - l’encéphalomyélite auto-immune expérimentale (EAE) induite chez le rat - ceci, sans affecter les cellules immunes.
Des chercheurs de la compagnie Biogen Idec (Cambridge, États-Unis), dirigée par le Dr Sha Mi, ont découvert un nouveau facteur régulant la myélinisation. Ils ont étudié le récepteur de mort DR6, un membre de la famille des récepteurs TNF (tumor necrosis factor). Ils ont constaté sa forte expression dans les oligodendrocytes immatures, tandis qu’elle est faible dans les oligodendrocytes matures produisant la myéline.
Trois approches in vitro ont établi que DR6 agit comme un régulateur inhibant la survie et la maturation des oligodendrocytes. En effet, sa surexpression entraîne la mort cellulaire, par le biais d’une activation de la caspase 3. Inversement, l’atténuation de la fonction de DR6 entraîne une inhibition de la caspase 3 et accentue la maturation des oligodendrocytes et la myélinisation.
Un anticorps antagoniste de DR6.
Les chercheurs montrent aussi, in vivo, qu’un traitement par un anticorps antagoniste de DR6 favorise la remyélinisation dans deux modèles de SEP chez le rat, à savoir un modèle de démyélinisation induite par la lysophosphatidylcholine (ou LPC) et un modèle d’EAE induite par la glycoprotéine myélinique oligodendrogliale (ou MOG).
De même, la souris génétiquement déficiente en DR6 présente une remyélinisation accrue dans les 2 modèles expérimentaux de SEP induite par la LPC ou la MOG. Enfin, ils ont constaté une surexpression de DR6 dans la substance blanche de patients atteints de SEP (n = 3), comparée à celle de sujets normaux.
« Ces études révèlent un rôle pivot joué par DR6 dans le signal de maturation des oligodendrocytes immatures et dans la myélinisation. Ce rôle pourrait procurer de nouvelles voies thérapeutiques pour le traitement des maladies démyélinisantes comme la sclérose en plaques, concluent les chercheurs. Les antagonistes de DR6 sont uniques dans le sens ou ils sont capables non seulement de cibler la composante auto-immune mais aussi de favoriser la remyélinisation », précisent-ils.
La prochaine étape, confie au Quotidien le Dr Sha Mi, sera « d’identifier un candidat thérapeutique chef de file pour le traitement des maladies neurodégénératives ».
Nature Medicine 3 juillet 2011, Mi et coll., DOI: 10.1038/nm.2373
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024