Le vitiligo atteint 0,5 à 2 % de la population, et se déclare dans la majorité des cas avant l’âge de 20 ans. Cette pathologie est stigmatisante et ses conséquences psychologiques sont significatives. En effet, 6 patients sur 10 vivent dans la crainte d’une aggravation et 38 % ont une dépression.
Les traitements médicamenteux de première intention sont les corticoïdes et les immunomodulateurs topiques. La photothérapie est couramment utilisée en seconde ligne de traitement en cas de vitiligo généralisé. Une approche combinée peut être proposée en cas de lésions réfractaires aux monothérapies.
De nombreux patients ne répondent pas aux traitements classiques ou rechutent après traitement. Les traitements chirurgicaux ont alors pour objectif de remplacer les mélanocytes déficients à partir de sites donneurs normalement pigmentés du même patient. Une greffe dermoépidermique mince peut être appliquée directement sur les zones à traiter préalablement dermabrasées.
La greffe cellulaire autologue consiste à prélever un fragment autologue de la couche basale de l’épiderme. Les cellules du greffon sont ensuite mises en suspension par séparation enzymatique à la trypsine, avant d’être appliquées sur les surfaces à traiter. La Vitiligo European Task Force a précisé que cette technique est recommandée en cas de vitiligo segmentaire et d’autres formes localisées, après échec documenté des traitements médicaux, ainsi qu’en cas de vitiligo non segmentaire, avec une forme stable de la maladie et une absence d’antécédents de phénomène de Koebner. Le risque de rechute doit cependant être expliqué précisément au patient.
Réponse pigmentaire
La greffe de suspension de cellules épidermiques autologues a été développée pour la première fois en 1992 par Y. Gauthier et coll. puis affinée, notamment par N. van Geel et coll. en 2004. Aujourd’hui, cette technique donne de bons résultats qui se maintiennent sur la durée, avec un taux de réponses pigmentaires « excellentes » (plus de 95 % de repigmentation) atteignant 84 % à 5 ans dans le vitiligo segmentaire et de 73 % dans le vitiligo non segmentaire. De bons résultats sont retrouvés même sur les zones difficiles à traiter comme les articulations, les doigts ou les paupières.
La greffe cellulaire autologue est dorénavant réalisable en 2 heures dans un cabinet de ville avec le dispositif médical Viticell. Le prélèvement d’une couche superficielle de peau se pratique sous anesthésie locale avec un dermatome est suivi de la digestion enzymatique de la peau fine prélevée. La zone à traiter fait alors l’objet d’une dermabrasion superficielle puis de la greffe, maintenue sur la lésion à l’aide d’un pansement adhésif. Le dispositif médical Viticell permet de traiter une surface allant jusqu’à 5 fois celle de la surface de la biopsie.
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