Selon les données de l'Organisation mondiale de la santé, la pneumonie a tué un peu moins d'un million d'enfants en 2015, un chiffre en baisse régulière, puisque plus de 2 millions d'enfants sont morts des suites de cette pathologie en 2004. Cette amélioration est en partie due à l'amélioration de l'accès aux antibiotiques, mais aussi à l'introduction de la vaccination au début des années 2000.
Les vaccins administrés actuellement, le Prevnar 13 et le Pneumovax 23, sont en mesure de prévenir des infections des 23 sérotypes les plus virulents de Streptococcus pneumoniae. C'est le cas du Pneumovax capable de reconnaître 23 polysaccharides, chacun spécifique d'un type de streptocoque.
Les autres souches de streptocoques non couvertes par la vaccination sont responsables de 7 à 10 % des pneumonies et des méningites de l'enfant aux États-Unis, un pourcentage faible mais qui pourrait augmenter si ces souches venaient à remplacer les souches vaccinales.
Dans une étude publiée dans « Science Advance », les Drs Charles Jones, Guojian Zhang et leurs collègues de l'université de Buffalo décrivent leurs travaux sur un vaccin capable non seulement de contrer plusieurs douzaines de sérotypes non prévus par Prevnar 13 et Pneumovax 23, mais il pourra aussi être modifié pour se montrer efficace contre des sérotypes qui n'ont pas encore émergé.
Un vaccin adaptable
Ce vaccin se base sur une présentation des antigènes par un liposome, c’est-à-dire une sorte de bulle formée par une membrane lipidique. Les déterminants antigéniques y sont fixés, accompagnés de protéines qui servent d'adjuvants pour susciter une réaction immunitaire. Testé sur des lapins et des souris, ce vaccin couvre 72 des 90 souches de Streptococcus pneumoniae les mieux connues. Les auteurs précisent que l'ampleur de la réponse immunitaire surpasse dans tous les cas celle produite suite à l'injection de Prevnar ou de Pneumovax.
Cette présentation de l'antigène permet à ce nouveau type de vaccin d'être aussi souple que le Pneumovax 23 tout en suscitant une réponse immunitaire aussi puissante que le Prevnar 13. « Nous n'avons pas à lier les déterminants antigéniques de manière covalente comme dans le Prevnar », explique le Pr Blaine Pfeifer, de l'école de science appliquée et d'ingénierie de l'université de Buffalo qui a supervisé le travail. « Nous pouvons donc ajouter facilement jusqu'à 13 autres types de sucres » pour l'adapter aux futurs profils de bactéries causant des pneumonies, prédit-il.
« Les organismes commensaux ayant le potentiel de provoquer des pathologies représentent un challenge quand il s'agit de développer des options de traitement », rappellent les auteurs. En effet, la pression exercée par la vaccination sur les souches de bactéries pathogènes peut favoriser la colonisation du microbiote par des sérotypes moins communs mais qui pourraient se révéler tout aussi pathogènes à l'avenir.
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