L’IMMUNOTHÉRAPIE a été introduite en 1911 par Noon et Freeman pour le traitement du « rhume des foins ». Par analogie avec la vaccination, le principe de l’immunothérapie spécifique était d’administrer la substance responsable des manifestations cliniques, l’allergène, à des doses progressivement croissantes afin d’induire une tolérance. Après des tâtonnements successifs, l’identification en 1967 de la production excessive des IgE dans la maladie allergique et les résultats d’études (Lowell et Johnstone), l’immunothérapie est reconnue efficace dans le traitement de la rhinite allergique et dans l’asthme. Elle est spécifique de l’allergène administré, elle est dose-dépendante, elle est efficace quand elle est administrée avec des mélanges d’allergènes chez des patients multisensibilisés. La standardisation des extraits allergéniques en 1980, puis dans les années 1980-1990 le développement de la biologie moléculaire permettant la production d’un grand nombre d’allergènes sous forme de protéines recombinantes reproductibles a permis un développement de l’immunothérapie spécifique et la reconnaissance par l’OMS en 1998 de son intérêt thérapeutique (amélioration des symptômes, diminution du recours aux médicaments symptomatiques). La validation en 2006 de la désensibilisation sublinguale a été un tournant majeur pour cette thérapeutique qui apparaît comme « le seul traitement susceptible de modifier favorablement le cours naturel des maladies allergiques ».
En France, pour linstant une situaiton favorable.
La place l’allergologie dans le monde est variable suivant les pays. La France bénéficie jusqu’à présent d’une situation favorable avec plus de 2 000 allergologues. Cette situation risque de se modifier dans la prochaine décennie, la moyenne d’âge de ces praticiens (non considérés comme spécialistes) étant de 55 ans. Au niveau européen, mis à part l’Espagne dont le nombre des allergologues est similaire à la France, les allergologues sont en faible nombre (16 au Royaume-Uni). Cette situation est paradoxale, le nombre des allergies étant partout en forte augmentation. Aux États-Unis, l’allergologie considérée comme une spécialité est exercée essentiellement en libéral et la désensibilisation sous cutanée est fondée sur des mélanges d’allergènes préparés par le praticien. En France, point très important, la préparation et la délivrance des extraits allergéniques destinés à la désensibilisation sont soumises à des conditions strictes depuis 2007, ce qui induit une « excellence des extraits allergéniques et un niveau de sécurité très élevé » que d’autres pays européens envisagent actuellement.
Objectif : développement de nouvelles techniques.
Et l’avenir de l’allergologie ? En premier lieu, c’est une meilleure identification des facteurs de risque par le développement de la connaissance des facteurs génétiques et épigénétiques. C’est également le développement de nouvelles techniques de désensibilisation, les indications actuelles étant restreintes. Tous les allergènes ne sont pas couverts, notamment les allergènes animaux, médicamenteux, alimentaires. C’est aussi la recherche de nouvelles voies d’administration concourant à raccourcir la durée des traitements (voie intra-lymphatique, des peptides longs par voie sous-cutanée, la voie épicutanée).
D’après une conférence de presse organisée par la SFA ( Société Française d’ Allergologie).
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