Doublement
Les données récentes font état ces dernières années en France d’un doublement de la prévalence et de l’incidence de la maladie surtout chez les femmes (incidence estimée 9,5/100 000 chez les femmes versus 3,8/100 000 chez les hommes). Ces augmentations ne sont qu’imparfaitement comprises mais elles pourraient s’expliquer, s’agissant de la prévalence par l’amélioration de la prise en charge médicale réduisant ainsi la morbimortalité et s’agissant de l’incidence, par la plus grande sensibilité des outils diagnostics.
30 ans
La maladie débute en moyenne à l’âge de 30 ans, évolue dans la majorité des cas par poussées successives (85 %) mais peut aussi évoluer progressivement sans aucune poussée (15 %). L’accumulation au cours du temps d’un handicap est inéluctable avec la nécessité du recours à une aide pour marcher, en moyenne après 20 ans d’évolution, et à un fauteuil roulant pour se déplacer, au terme de 30 ans d’évolution.
La sclérose en plaques est une maladie inflammatoire, démyélinisante et neurodégénérative du système nerveux central dont les mécanismes physiopathologiques sont complexes. Les avancées récentes de la recherche médicale ont révolutionné sa prise en charge. Ainsi, les progrès de l’imagerie ont permis un diagnostic dès les stades précoces de la maladie, et les grandes avancées ces dernières années dans le domaine de la recherche en immunologie ont permis la mise au point de plusieurs traitements efficaces pour la prévention des rechutes de la maladie.
Traitements
Ces traitements ciblent principalement l’inflammation, en la modulant et/ou en bloquant l’entrée des cellules immunitaires humorales ou cellulaires dans le système nerveux central. Certains d’entre eux comme les interférons bêta 1a ou 1b, l’acétate de glatiramère sont utilisés dès les stades précoces de la maladie. Le natalizumab ou la mitoxantrone, très actifs en prévention des poussées, sont, en raison d’effets secondaires rares mais fatals, réservés aux formes très actives de la maladie. Le fingolimod, nouvel immunosuppresseur par voie orale, disponible depuis quelques semaines aux États-Unis, devrait être commercialisé en France début 2012.
D’autres médicaments agissant aussi sur le processus inflammatoire, notamment des médicaments administrés par voie orale ou par perfusions semestrielles ou annuelles sont en cours d’évaluation dans le cadre des essais thérapeutiques. Les traitements ayant pour objectif de limiter la progression du handicap en favorisant la remyélinisation ou la protection axonale sont en cours d’expérimentation chez l’animal. Enfin, d’autres voies de recherche s’orientent vers l’identification de marqueurs biologiques prédisant la réponse et la tolérance aux traitements. Ainsi, le développement de la pharmacogénomique pourrait orienter dans les prochaines le choix thérapeutique pour chaque patient.
Information et éducation
Outre les traitements médicamenteux, la prise en charge de la maladie s’est récemment améliorée grâce à l’intervention dès le début de la maladie d’équipes de soin pluridisciplinaires impliquées dans l’information et l’éducation thérapeutique et dans la prévention des complications générales de la maladie. La structuration de programmes d’information et d’éducation thérapeutique au sein de centres spécialisés ou de réseaux de soins ville hôpital permet désormais aux patients d’être acteurs de leur prise en charge thérapeutique.
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