Dans la SEP rémittente

Essais prometteurs d’un traitement par voie orale

Publié le 10/01/2011
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ADMINISTRÉS par voie orale, de nouveaux traitements arrivent dans la sclérose en plaques rémittente. Déjà disponible dans certains pays, la cladribine, immunosuppresseur ciblant les lymphocytes est encore en investigation dans la perspective d’une mise sur le marché européen.

La majorité (95 %) des SEP a une évolution rémittente. Les réponses insuffisantes aux traitements injectables actuels (interférons, glatiramer), doivent être repérées, rappelle le Pr B. Keierser (Allemagne) : montée d’anticorps neutralisants ou mauvaise adhésion du patient, fréquente comme dans toute maladie chronique (trêve du week-end, prise irrégulière ou arrêt de traitement). L’étude GAP montre pour la SEP que dans la moitié des cas l’oubli est en cause, 20 % des patients se disent lassés des injections, un tiers invoque au moins une raison de les suspendre les injections (complications au point d’injection, etc.). Un tiers cesse au bout d’un an…

Améliorer l’observance.

Outre l’information et le soutien, l’observance pourrait être améliorée de différentes manières :

- Modification des dispositifs et modalités d’injection.

- Traitement oral, surtout en séquences courtes.

- La majorité des sujets de moins de 40 ans souhaitent un traitement plus individualisé.

Deux molécules orales sont disponibles dans certains pays, d’autres sont en développement, précise le Pr P. Vermersch (Lille), qui rappelle que des anticorps monoclonaux le sont également.

Le fingolimod modulant les récepteurs S1 P des lymphocytes empêche leur sortie des ganglions lymphatiques. Le lien entre une modulation des récepteurs neuronaux et une activité dans la SEP reste incertain.

La cladribine (2-chlorodeoxyadénosine) est un immunosuppresseur qui cible les lymphocytes et induit leur apoptose, en épargnant pratiquement les autres cellules. C’est une prodrogue captée préférentiellement par les lymphocytes en raison de leur ratio élevé déoxycitidine kinase/5’nucléotidase. Un traitement court de 5 jours, 2 fois par an, permet une réduction rapide et durable des taux de lymphocytes CD4 et CD8 impliqués dans la phase précoce inflammatoire de la SEP.

Un essai pivot en monothérapie, contre placebo, montre une efficacité comparable à celle des autres molécules orales : réduction d’environ 60 % du taux annuel de rechutes, de 31 % du risque de progression du handicap à 2 ans, ainsi qu’un nombre moindre de lésions cérébrales.

La cladribine, qui sera prochainement disponible aux USA, l’est déjà en Australie et en Russie. Pour une mise sur le marché européen des investigations complémentaires sont en cours. La prescription sera vraisemblablement encadrée (indications, sécurité des fonctions de reproduction).

Dans les prochains jours, Merck Serono devrait lancer à Bruxelles, avec la projection d’un film, une campagne de sensibilisation sur la SEP.

Vienne « A short course in new oral therapies in MS » organisée par les laboratoires Merck Serono.

 Dr JANINE DEFRANCE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8881