En 2012, les dépenses totales de santé se sont élevées à 243 milliards d’euros, avec un objectif national (ONDAM) de 170 milliards d’euros. L’assurance-maladie (CNAM) a relevé plusieurs postes d’économies pour le prochain budget de la Sécurité sociale dans un rapport examiné par son conseil d’administration.
Les échographies et les IRM représentent un quart des huit milliards d’euros remboursés sur les soins de ville. La CNAM préconise une réduction de 15 % du nombre d’IRM des membres inférieurs, parfois inutiles au diagnostic, ce qui permettrait d’économiser 30 millions d’euros. Plus de la moitié de ces patients passe une IRM sans consultation spécialiste (60 %) ni radiographie (52 %) préalables comme le recommande la Haute autorité de santé.
En 2012, 820 000 naissances ont entraîné une dépense de 9,1 milliards d’euros, dont la moitié en soins hospitaliers. Réduire la durée moyenne de séjour (4,2 jours) et le nombre de lits de maternité permettrait également de réduire la facture, indique l’assurance-maladie. Attention toutefois à conditionner cette mesure au développement de la prise en charge à domicile. Le programme d’accompagnement (PRADO) couvre déjà un quart des accouchements.
Des marges sur l’ambulatoire
De même, la CNAM estime que sur les 5,4 millions de séjours de chirurgie, 10 % pourraient basculer de l’hospitalisation complète à la chirurgie ambulatoire, amenant le taux de 42,7 % en 2013 à 55 % en 2017. L’économie serait alors de 145 millions d’euros.
Dans le détail, l’émergence de la chirurgie ambulatoire sur la prothèse de hanche montre qu’il existe « des marges pour réduire une durée de séjour qui s’établit aujourd’hui en moyenne à 8,4 jours », lit-on. Sur le suivi post-chirurgical, l’assurance-maladie juge que 17 % des patients pourraient éviter un séjour en soins de suite et de réadaptation, soit 41 500 séjours à rembourser en moins.
Un effort doit également porté sur la santé mentale (7,3 millions de patients en 2012 pour 22 milliards d’euros). 45 % des patients hospitalisés n’ont pas consulté de médecin généraliste dans le mois suivant l’hospitalisation. 10 à 15 % seront réhospitalisés en urgence pour motif psychiatrique dans l’année qui suit leur sortie. Des frais évitables.
Enfin, l’assurance-maladie estime qu’un « potentiel important d’économies demeure sur la prescription médicamenteuse en médecine générale ». Les médecins français ont une « tendance à prescrire, à nombre de boîtes égal, des médicaments plus onéreux », observe la CNAM. Une extension du répertoire et de la prescription en générique induirait « 25 millions d’économie par point de prescription supplémentaire dans le répertoire », notamment sur l’asthme, la BPCO et le paracétamol.
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