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Trop de scanners ! Ce lecteur alerte sur l’usage abusif de l’imagerie médicale, coûteuse pour le système de santé et qui peut s’avérer nocive pour les patients surexposés.
Je peux vous annoncer le prochain scandale médical. L'usage immodéré du scanner pour toute plainte, aux urgences hospitalières (entre autres) 22 500 scans en un an dans mon hôpital. Pourquoi cette débauche de moyens inadaptés ? Plusieurs raisons, d'ailleurs liées entre elles.
Première raison, la pression administrative sur les urgentistes afin qu'ils sortent IMMÉDIATEMENT un diagnostic car ils ne doivent pas hospitaliser, gestion économique oblige, on sort donc l'artillerie lourde (y compris examens biologiques inutiles).
Seconde raison, dépréciation de l'examen clinique et de l'interrogatoire médical, traduction pratique du bachotage imposé aux étudiants et de la piètre qualité de l'enseignement.
La troisième raison est l'épée de Damoclès juridique, qui normalement peut être minimisée par une bonne pratique et compétence.
La conclusion de tout cela est une irradiation sans commune mesure avec ce qu'on connaissait en radiologie traditionnelle. Ce n'est pas la dosimétrie parfaitement théorique rendue obligatoire par les instances publiques qui sert à quoi que ce soit puisqu'il n'y a pas de dossier individuel cumulatif, qui seul pourrait permettre d'évaluer ce risque et ainsi protéger les patients. Quand on réalise que pour nombre de consultants des urgences (ou autres) la raison de ces explorations est la douleur en particulier abdomino-pelvienne chez des femmes non ménopausées ou des enfants, on peut présumer du risque néoplasique et génétique futur. Voilà le SCANDALE prochain, où se trouvent malgré eux engagés les médecins. À bas la médecine organisée par des gestionnaires. Médecins, réveillez-vous et réfléchissez sur votre exercice quotidien et n'acceptez plus cette mauvaise prise en charge qu'on vous impose.
Posté le 31 janvier 2018. Voir tous les commentaires sur le sujet : « Radiothérapie, radiologie interventionnelle : l’appel à la vigilance de l’Autorité de sûreté nucléaire »
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