Le laboratoire Astellas a annoncé début avril le lancement en France de Veoza (fézolinétant), un traitement non hormonal de la ménopause autorisé en Europe depuis décembre 2023. Le médicament est soumis à prescription obligatoire (liste 1) et n’est pas remboursé. Veoza se présente sous forme de comprimés pelliculés à 45 mg : la dose recommandée est d’un comprimé par jour.
Le fézolinétant est un antagoniste non hormonal sélectif du récepteur de la neurokinine 3. En se fixant sur ce récepteur, il restaure l’équilibre de l’activité neuronale dans le centre thermorégulateur de l’hypothalamus.
Selon deux études de phase 3 randomisées, menées en double aveugle, versus placebo (Skylight 1 et 2), sur plus de 1 000 femmes, Veoza a montré une diminution de plus de 50 % de la fréquence journalière des symptômes vasomoteurs modérés à sévères par rapport à l’inclusion, à quatre et douze semaines de traitement ainsi qu’une diminution de 50 % de leur sévérité.
17 millions
de femmes seraient concernées en France
Les effets indésirables les plus fréquents sont l’insomnie, la diarrhée et l’augmentation des enzymes hépatiques (Asat, Alat). Un bilan hépatique doit être effectué avant l’instauration du traitement et une fois par mois pendant les trois premiers mois du traitement, puis selon le jugement clinique. Veoza n’est pas recommandé chez les patientes atteintes d’insuffisance hépatique chronique, présentant une insuffisance rénale sévère ainsi que celles traitées pour un cancer du sein ou une autre tumeur hormonodépendante.
La ménopause, encore sous-traitée
D’après une enquête récente (Epifem), menée par Astellas auprès de 1 000 femmes ménopausées, âgées de 40 à 65 ans, 94 % d’entre elles ressentent un impact des symptômes vasomoteurs dans leur vie quotidienne et plus d’une femme sur deux est fortement impactée. Mais seules 43 % prennent rendez-vous avec un médecin et 49 % ont déclaré ne prendre aucun traitement.
« Le traitement hormonal de la ménopause est l’option la plus efficace. Il doit être prescrit à dose minimale et pour une durée limitée selon la Haute Autorité de santé (HAS) en 2014. Résultat, seules 6 à 8 % des femmes le prennent. Parmi les traitements non hormonaux, seule la bêta-alanine 400 mg avait jusqu’à présent une autorisation de mise sur le marché », explique la Dr Brigitte Letombe, gynécologue médicale, membre du bureau du Groupe d’étude de la ménopause et du vieillissement hormonal (Gemvi). Les recommandations de la HAS devraient évoluer en 2026.
« Cette nouvelle enquête révèle un parcours particulièrement chaotique pour les femmes : en moyenne, elles souffrent pendant plus d’un an avant un diagnostic de transition ménopausique. Il est essentiel que la société lève le tabou autour de cette étape afin d’amener les femmes à consulter », souligne la Dr Brigitte Letombe. En France, 17 millions de femmes seraient concernées.
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