LE LABORATOIRE HRA Pharma est le premier à avoir développé un médicament dédié en première intention à la contraception hormonale d’urgence. Auparavant, des associations estroprogestatives étaient prescrites par les médecins hors AMM, avec des effets secondaires fréquents et sans protocole standardisé. Le NorLevo, composé de lévonorgestrel, sans estrogène associé pour une meilleure tolérance et l’absence de contre-indication, a obtenu l’AMM en France en avril 1999.
La France est pionnière dans la promotion de la contraception hormonale d’urgence. Il s’agit du premier pays occidental à en avoir autorisé la délivrance sans prescription médicale, dès mai 1999. Autoriser l’accès libre au NorLevo auprès des pharmaciens a été une décision initialement critiquée, mais nécessaire au développement de la contraception d’urgence. La simplification du circuit de délivrance permettait une prise plus rapide du médicament, dont l’efficacité diminue après la 24e heure suivant le rapport non protégé ou l’erreur de contraception, et qui nécessite d’être pris dans les 72 heures. Suite au succès de sa commercialisation en vente libre en France, de nombreux pays ont suivi l’exemple, en Europe de l’Ouest, de l’Est, aux États-Unis (où la vente libre du NorLevo aux jeunes femmes est autorisée à partir de 17 ans) mais aussi en Afrique ou en Inde.
Délivrance anonyme et gratuite aux mineures.
En mars 2001, la France franchit un nouveau pas dans sa lutte contre les grossesses non désirées des adolescentes en autorisant l’administration du NorLevo aux jeunes filles par les infirmières scolaires des collèges et des lycées. Quelques mois plus tard, en janvier 2002, la délivrance anonyme et gratuite du lévonorgestrel aux mineures était possible en pharmacie.
Toutes ces avancées dans le domaine de la contraception d’urgence ne se sont pas faites sans inquiétudes d’une partie de l’opinion : peur que le NorLevo ne vienne remplacer une contraception régulière, en particulier chez les jeunes à qui il est délivré gratuitement ; peur de voir les infections sexuellement transmissibles progresser ; peur que son utilisation n’influe sur la fertilité future… Ces craintes se sont révélées infondées, comme le montrent des enquêtes de population générale faisant le point sur les pratiques d’utilisation du NorLevo.
Les femmes sont désormais bien informées sur la contraception d’urgence, puisqu’en 2004, 99 % déclaraient en connaître l’existence et 14 % l’avaient utilisée au moins une fois dans leur vie. Les jeunes de moins de 25 ans sont les plus sensibilisées, avec un taux d’utilisation ayant doublé en 6 ans, passant de 15 à 31 % entre 1999 et 2005. La délivrance sans ordonnance est majoritairement préférée par les femmes qui privilégient la facilité d’accès au remboursement. Ainsi, en 2004, 85 % des femmes ont choisi la vente libre en officine. Enfin, il apparaît que la première cause de prise du NorLevo est une défaillance d’un autre moyen de contraception, comme l’oubli de pilule ou les accidents de préservatifs dans 80 % des cas. L’absence de contraception régulière ne concernerait que 15 % des cas.
Malgré le succès du NorLevo, des progrès sont encore à faire en contraception d’urgence. Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse reste stable en France. Le nombre de rapports à risque de grossesse, suite à une mauvaise utilisation d’un contraceptif, est estimé à 24 millions chaque année. Or, seules 6 % des femmes ayant eu un oubli de pilule ont recours à la contraception d’urgence et moins de 50 % en cas d’accident de préservatif. En 2008, 1 210 000 unités de contraception d’urgence ont été délivrées.
Sources :
- Conférence de presse HRA Pharma, mai 2009 ;
- Moreau C. et al. Baromètre santé 2005 ;
- Moreau C. et al. Contraception 2006b.
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