COMMERCIALISÉE depuis le mois de janvier dernier en France, la nouvelle pilule élaborée par le laboratoire Bayer Schering Pharma se démarque par un schéma original, consistant en la prise de 24 comprimés actifs suivie de 4 comprimés placebo. Ce nouveau schéma d’administration en 24 + 4 présente plusieurs avantages. Le premier, lié aux comprimés placebos, est une utilisation simplifiée. Comme toute pilule à prise continue, l’enchaînement des plaquettes favorise l’observance et limite les risques d’oublis ou de décalage à la reprise de la plaquette suivante, principales causes d’échec de la contraception orale.
Le deuxième avantage propre à Yaz est de réduire l’intervalle libre entre deux cycles de traitement. Lors des arrêts de 7 jours correspondant au schéma classique, l’activité folliculaire est incomplètement bloquée, spécialement avec les pilules faiblement dosées. Il existe une élévation de la FSH au cours de l’intervalle libre, qui est responsable d’une croissance folliculaire et de la production d’estradiol d’autant plus élevées que l’intervalle est long. Passer de 7 à 4 jours permet d’obtenir une baisse significative de la sécrétion de FSH et de LH, une meilleure inhibition de la phase folliculaire et une diminution des fluctuations du taux d’estradiol endogène, comme l’a montré une étude réalisée par Klipping en 2008. L’inhibition de la maturation folliculaire permet de limiter de risque de grossesse en cas d’erreur de prise. L’efficacité contraceptive est très bonne avec un indice de pearl corrigé variant de 0,22 à 0,41 selon les études.
Anti-androgénique et anti-minéralocorticoïde.
La baisse du taux d’estradiol permettrait également de diminuer la fréquence et l’intensité des symptômes prémenstruels lors de la phase lutéale, observés d’après une étude épidémiologique chez plus de 50 % des femmes, à type de céphalées, tensions mammaires, ballonements, irritabilité… Dans une étude contre placebo, en double aveugle et cross-over, chez des femmes présentant des troubles dysphoriques prémenstruels, Yaz entraînait une diminution significative des symptômes physiques, émotionnels et comportementaux mesurés sur une échelle DRSP (Daily Record of Severity of Problems).
Yaz est composée d’éthinylestradiol faiblement dosé à 20 µg et de drospirénone (3 mg), dérivé de la 17 alpha-spironolactone. Ce progestatif récent, déjà utilisé dans la composition des pilules Jasmine et Jasminelle, possède des propriétés anti-androgéniques, une légère activité anti-minéralocorticoïde, mais est dépourvu d’activité glucocorticoïde ou anti-glucocorticoïde. Ce profil, proche de celui de la progestérone naturelle, a montré son intérêt pour contrebalancer la rétention hydrosodée induite par l’éthinylestradiol et ses effets positifs sur l’acné modérée. Yaz a d’ailleurs obtenu aux États-Unis l’agrément dans le traitement de l’acné modérée.
La tolérance est bonne, tant métabolique que clinique. Le taux de saignements intermenstruels est faible. Les paramètres hémostatiques et métaboliques des hydrates de carbone et des lipides sont comparables à ceux observés avec Jasminelle, pilule de même composition, mais administrée selon un schéma 21+7.
D’après une conférence de presse organisée par Bayer Schering Pharma et le symposium « les différents aspects du syndrome prémenstruel » du 10 e congrès de la société européenne de contraception.
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