LA TRISOMIE 21 (ou syndrome de Down des Anglo-saxons), provoquée par la présence d’une copie surnuméraire du chromosome 21, se manifeste par un retard cognitif et des anomalies morphologiques. Plus l’âge de la mère est élevé, plus le risque d’avoir un bébé trisomique s’élève (de 1/900 à 30 ans et de 1/111 à 40 ans).
Actuellement, le dépistage de la trisomie 21 est effectué dès le premier trimestre de la grossesse (entre la 11e et 13e SA), par mesure échographique de la clarté nucale et de la longueur cranio-caudale et dosage des marqueurs sériques (hormones d’origine placentaire). Cependant, le diagnostic définitif requiert une amniocentèse ou une biopsie du trophoblaste, comportant toutes deux un léger risque de fausse couche.
La découverte de la présence d’ADN fœtal libre dans la circulation sanguine maternelle durant la grossesse a ouvert la voie à des approches non invasives du diagnostic prénatal.
Récemment, on a ainsi utilisé avec succès l’ADN fœtal libre (ADNff) pour déterminer le sexe et le groupe sanguin Rhésus du fœtus.
Les faibles quantités d’ADNff (3 à 6 %), par rapport à l’ADN maternel, représentaient toutefois un défi pour évaluer le nombre de copies chromosomique du fœtus.
Plusieurs équipes ont relevé ce défi et ont développé des approches pour détecter la trisomie 21 du fœtus dans le sang maternel.
Les différences de méthylation de l’ADN
Dans une étude publiée par « Nature Medicine », l’équipe du Pr Philippos Patsalis (The Cyprus Institute of Neurology and Genetics, Nicosia, Grece) décrit une approche fort prometteuse.
Elle exploite les différences de méthylation de l’ADN entre mère et fœtus (régions différentiellement méthylées ou DMR), et utilise l’immunoprécipitation de l’ADN méthylé en combinaison avec la PCR quantitative en temps réel pour évaluer le nombre de chromosome 21 fœtal, ce qui peut être réalisé en analysant les régions méthylées spécifiquement fœtales situées sur le chromosome 21.
En utilisant une combinaison de 8 DMRs, les chercheurs ont pu correctement diagnostiquer, dans une petite étude en aveugle réalisée entre la 11e et la 14e semaine, 14 cas de trisomie et 26 cas non pathologiques.
« Ce test est le premier à démontrer une sensibilité de 100 % et une spécificité de 100 % dans toutes les grossesse normales et trisomiques 21 examinées », notent-ils.
Ils préviennent toutefois qu’une étude plus large sera nécessaire pour confirmer l’utilité de cette approche.
Ce nouveau texte devrait être introduit en pratique clinique dans les 2 prochaines années.
Nature Medicine 6 mars 2011, Papageorgiou et coll., DOI: 10.1038/nm.2312.
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