Le projet est né après une « gestation de 9 mois », s’est amusé le Pr Jean-Marc Ayoubi, lors de l’inauguration de l’Institut de la santé des femmes et de la fertilité, le 10 avril 2025 à l’hôpital Foch (Hauts-de-Seine). La structure veut améliorer l’accès aux soins et la prise en charge des femmes pour des pathologies « négligées ou mal connues », a expliqué le chef du service gynécologie, obstétrique et médecine de la reproduction, en présence du ministre de la Santé, Yannick Neuder.
« La santé ne peut plus être morcelée », plaide le Pr Ayoubi, estimant que les femmes « méritent un centre dédié » et une médecine « pensée » pour elles. Sur la santé des femmes, « on ne sait pas tout », la recherche ayant souvent été menée sur un « modèle masculin », a ajouté le ministre.
Une prise en charge « globale, coordonnée, humaine »
L’institut entend mener une « médecine d’excellence, intégrée, accessible et tournée vers l’innovation », poursuit le Pr Ayoubi. Avec des parcours de soins sur l’infertilité, les cancers gynécologiques, les douleurs chroniques, la ménopause ou encore l’endométriose, c’est une prise en charge « globale, coordonnée, humaine » associant différentes expertises et l’ensemble des professionnels (médecins, infirmiers, sages-femmes, etc.) qui est visée. L’institut déploiera une « nouvelle manière de soigner » et la promesse de ne plus « laisser la santé des femmes à la marge de la médecine », ajoute celui qui a réalisé la première greffe d’utérus en France.
Les parcours de soins sont « bien codifiés, tracés, ficelés », détaille la Dr Marie-Laure Clément, gynécologue à l’hôpital Foch. Les patientes, adressées via un réseau de structures de santé sur le territoire, bénéficieront d’une organisation pensée pour faciliter leur accès aux soins. « La réalisation d’un bilan de fertilité peut être lourde, avec des examens dans différents centres », prend en exemple la Dr Clément. Au sein de l’institut, « tout est fait en une journée avec le conjoint », ajoute-t-elle, saluant l’intégration dans l’équipe d’anatomopathologistes permettant d’obtenir les résultats « sous 8 jours ».
Tester de nouveaux modèles
Rattaché à l’université Paris-Saclay, l’institut a aussi des ambitions en matière de recherche orientée tout autant vers le traitement des pathologies que vers l’amélioration de la qualité de vie des patientes. La collaboration pluriprofessionnelle offre la possibilité de « tester de nouveaux modèles de prise en charge et de parcours », souligne le Dr Alexandre Vallée, chef du service d’épidémiologie et de santé publique de l’hôpital Foch. « Ancré dans un territoire », l’institut a ainsi l’ambition « d’impacter les politiques publiques nationales », poursuit-il. Une cohorte, Climatère, est déjà en cours de constitution avec des femmes non ménopausées, en périménopause et en ménopause, pour un suivi au long cours.
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