« LES VACCINS contre les papillomavirus permettraient une réduction de 50 à 75 % des cancers du col si au moins 80 % des jeunes filles ou femmes étaient vaccinées », souligne le Pr Olivier Graesslin (Reims). Le vaccin combiné au frottis, de plus de 95 %. Il évite encore les lésions induites par une infection persistante dont le traitement compromet la fertilité.
Et pourtant, à peine 40 % des 11-14 ans (et 18 % des jeunes filles !) sont effectivement vaccinées et moins de 80 % de celles qui le sont ont reçu les trois doses vaccinales. « Or le plan de gestion des risques attaché à cette nouvelle vaccination n’a pas mis en évidence de taux anormalement élevé de manifestations auto-immunes post-vaccinales (il est même plutôt inférieur) », insiste-t-il. Quand elles surviennent, il s’agit donc de coïncidences temporelles.
Les difficultés de l’exercice.
« Autre difficulté de l’exercice, les prescriptions hors AMM de certaines molécules en gynécologie ou en obstétrique, quand il n’existe pas d’alternative disposant d’une AMM », précise le Pr Bernard Hédon, président du CNGOF. Ainsi de Diane 35 (et ses génériques), délivrée en cas d’acné (après un premier traitement, antibiotique, jugé inefficace), qui sert aussi de contraceptif (la composition de ce médicament le justifie…). Cytotec, inducteur de contractions utérines, ou l’aspirine pour les retards de croissance intra-utérin (RCIU) sont eux aussi prescrits hors des “clous“ réglementaires : « cette capacité d’évolution et d’adaptation en fonction de nos observations fait progresser la science », constate-t-il.
La leçon de l’histoire des pilules de 3 et 4e générations ? « En raison du surrisque de thrombose veineuse associé à ces contraceptifs (connu depuis longtemps et documenté), une pilule de 2e génération doit être donnée en première intention, le risque apprécié en fonction des facteurs de risque personnels et familiaux, et le dispositif intra-utérin davantage proposé », résume le Dr Béatrice Guigues (Caen).
Au menu de cette 37e édition des Journées du CNGOF toujours, les recommandations pour la pratique clinique sur le RCIU, source de mort in utero, de complications néonatales et à distance. L’une des difficultés est celle du repérage (20 à 30 % seulement sont dépistés), au moins sur la mesure mensuelle de la hauteur utérine (avant une échographie supplémentaire éventuelle pour une estimation du poids fœtal qui intègre les mesures de la tête, de l’abdomen et du fémur). « Chaque fœtus a son potentiel de croissance propre, indique le Pr Bruno Carbonne (Paris), moduléen fonction de l’âge de la mère (le risque de RCIU est multiplié par 3 au-delà de 35 ans), de la parité (risque multiplié par 2 en cas de primiparité), d’un tabagisme (par 2), d’un diabète (par 6), un antécédent de RCIU (par 8) ».
A l’occasion des 37è Journées nationales du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français du 11 au 13 décembre 2013
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