Lutter contre les effets néfastes de la ménopause

Publié le 09/10/2014
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Si les patientes quinquagénaires ont chacune leur propre contexte de santé, la ménopause engendre, toutefois, un profil commun. La privation oestrogénique progressive entraîne notamment une déminéralisation osseuse importante (baisse de l’ostéosynthèse, prédominance des mécanismes d’ostéolyse) dans les cinq années qui suivent la ménopause : de 4 à 5 % de perte de minéralisation osseuse par an. Au-delà de 5 ans, cette perte perdure mais se stabilise à 2, voire 3 % par an. « À 75 ans, une femme sur deux souffre d’ostéoporose sévère, l’exposant au risque de fracture. Il existe une réelle inégalité entre les femmes à la ménopause : certaines ont une bonne densité osseuse, alors que d’autres souffrent déjà d’une déminéralisation importante. Si celle-ci s’accompagne de sécheresse vaginale, de baisse de la libido, sans antécédent de cancer du sein, on peut proposer le Traitement hormonal substitutif (THS) pour limiter la progression de l’ostéoporose », indique la Dr Laurence Plumey, médecin nutritionniste à l’hôpital Necker, à Paris.

Augmenter les apports calciques

Pour lutter contre la baisse de déminéralisation osseuse, la nutrition tient également une place de choix : en matière de calcium, l’Apport nutritionnel conseillé (ANC) est de 1 200 mg/j après la ménopause (versus 900 mg avant). Les produits laitiers constituent la principale source de calcium alimentaire. « Nous recommandons aux femmes ménopausées d’en consommer 4 par jour au choix : lait, fromages blancs, yaourts, fromages, ceux à pâte pressée cuite (comté, beaufort, emmental, gruyère, parmesan) étant plus riches en calcium que les autres. Les eaux minérales calciques contenant 500 mg de calcium par litre constituent également un bon complément », note la Dr Plumey. L’activité physique régulière et des apports accrus en vitamine D via l’exposition au soleil, la supplémentation sous forme d’ampoules et/ou la consommation de poissons gras et laitages enrichis, aident aussi à limiter la déminéralisation osseuse.

Lutter contre la prise de poids et les bouffées de chaleur

La ménopause peut s’accompagner par ailleurs d’une prise de poids. À la cinquantaine, l’activation de la lipogenèse, la baisse du métabolisme de base, la diminution de la masse musculaire, mais aussi, parfois, de l’activité physique sont autant de facteurs favorisant l’accumulation de la masse grasse. « Il ne faut surtout pas interdire certains aliments, ni préconiser un régime sévère (risque de perte de masse musculaire) mais identifier les excès (sucre, gras, alcool) et rééquilibrer l’alimentation », souligne le Dr Plumey. En cas de prise de poids, il faut réagir vite et ne pas laisser les kilos s’accumuler car ils sont durs à perdre. « Les conseils sont les suivants : pas plus d’un produit sucré par jour ; pas plus de 10 g de beurre et une cuillère à soupe d’huile par jour (colza pour les vinaigrettes, olive pour cuisson et crudités) ; peu d’alcool (2 verres de vin équivalent à 300 Kcal, soit 50 % des calories du dîner) et pas de grignotage », note le Dr Plumey.

Enfin, contre les bouffées de chaleur, les patientes peuvent être supplémentées en phytoestrogènes sous avis médical. Contrairement aux idées reçues, les aliments à base de soja (« yaourts », jus…) ne sont pas efficaces contre ce symptôme désagréable car peu concentrés en phytoestrogènes.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Nutrition