Les fibromes utérins sont les tumeurs solides bénignes, les plus fréquentes chez les femmes en âge de procréer. Elles concernent 20 à 25 % de ces femmes. Leur expression symptomatologique est très variable. Les symptômes les plus fréquents sont les ménorragies avec pour conséquence une anémie par carence martiale, les douleurs pelviennes, des mictions fréquentes et une infertilité.
Le choix du traitement se fait selon l’âge de la patiente et le désir de préserver sa fertilité : les fibromes restent la cause principale d’hystérectomie. Les agonistes de la GnRH, qui créent un état de ménopause artificielle, étaient utilisés comme traitement préchirurgical avant l’arrivée, il y a trois ans maintenant, de l’ulipristal acétate.
L’ulipristal acétate est le premier composé d’une nouvelle classe de médicaments, les modulateurs sélectifs des récepteurs de la progestérone (SPRM), actif par voie orale et qui bloque de façon réversible les récepteurs de la progestérone dans les tissus ciblés. Il est actuellement indiqué dans le traitement pré-opératoire des symptômes modérés à sévères des fibromes utérins chez la femme adulte en âge de procréer. La durée du traitement est limitée à 3 mois.
Une action rapide
« L’ulipristal acétate constitue une alternative intéressante efficace et bien tolérée par rapport aux agonistes de la GnRH utilisés par le passé, souligne le Pr Olivier Graesslin, secrétaire général du CNGOF et chef de service au CHU de Reims. Sa rapidité d’action est particulièrement intéressante. Les saignements se tarissent beaucoup plus vite avec une prise quotidienne de 5 mg d’acétate d’ulipristal : au bout de 8 jours chez plus de 80 % des femmes traitées, alors qu’il fallait attendre trois à quatre semaines avec l’acétate de leuprolide ».
De plus, son efficacité est supérieure sur la diminution du volume total des fibromes et la réduction peut se maintenir pendant au moins 6 mois après l’arrêt du traitement. Cette efficacité sur la taille des fibromes permet de changer ou de modifier certaines stratégies opératoires.
La voie d’abord de l’hystérectomie ou de la myomectomie peut être modifiée : cœlioscopie ou chirurgie par voie vaginale au lieu d’une laparotomie par exemple. L’intervention est facilitée et la chirurgie est ainsi moins lourde.
En stoppant les saignements utérins rapidement, l’anémie pré-opératoire est corrigée et elle permet d’opérer la patiente dans de meilleures conditions et de diminuer la morbidité postopératoire. Il existe en effet un risque majoré sur le plan infectieux et thromboembolique si la patiente est opérée en condition d’anémie. « Enfin, l’ulipristal acétate est bien toléré. Il n’entraîne pas les effets secondaires associés au taux d’estrogènes très bas résultant de la prise d’agonistes de la GnRH (bouffées de chaleur, asthénie, troubles de l’humeur, vaginite, sécheresse cutanée…) », ajoute le Pr Olivier Graesslin.
Autre avantage, sa simplicité de prise : un comprimé par jour à la différence des agonistes de la GnRH administrés par injection.
Vers une utilisation séquentielle
En avril dernier, le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a émis un avis favorable pour un traitement séquentiel au long cours des symptômes modérés à sévères liés aux fibromes utérins. « Actuellement, la prescription est limitée à un cycle de 3 mois. Cette extension d’indication avec une répétition des cycles de traitement va permettre de retarder l’échéance de la chirurgie et peut-être demain de diminuer le nombre d’interventions et à terme de les voir disparaître », conclut le Pr Olivier Graesslin.
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