COMME LE PRÉCISE l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Nexplanon est un implant contraceptif préchargé dans un applicateur jetable (1). L’implant lui-même est un petit bâtonnet en plastique souple qui contient 68 milligrammes d’étonogestrel. Deux améliorations techniques ont été apportées par rapport à Implanon. En premier lieu, le nouvel applicateur facilite l’implantation sous-cutanée, une butée ne permettant pas un angle d’insertion dans la peau supérieur à 30 degrés, ce qui limite le risque de poser l’implant trop profondément, en intramusculaire. De plus, du sulfate de baryum a été introduit dans l’implant, ce qui le rend radio-opaque. Cela permet de s’assurer qu’il est en place dans le bras même s’il n’est plus perceptible au toucher.
Lorsqu’un retrait est envisagé, une échographie haute fréquence permet de localiser un implant non palpable avec précision.
L’OMS (Organisation mondiale de la santé) a déclaré que les implants sous-cutanés « sont des méthodes de contraception très efficaces » (2). Nexplanon a fait l’objet d’un programme international au cours duquel aucune grossesse n’est survenue sur plus de 73 000 cycles d’utilisation. Cette efficacité est constatée pendant les trois ans d’implantation du dispositif. Son action se manifeste précocement après la pose, et l’effet contraceptif est rapidement réversible, le retour à la fertilité antérieure survenant le plus souvent dans les trois semaines qui suivent le retrait.
L’implant contient un progestatif pur, qui expose à un risque de thrombose minime. Il peut être utilisé en cas d’antécédent personnel ou familial de thrombose, cependant par précaution il est contre-indiqué en cas de thrombose veineuse en cours. Il peut ainsi être proposé à une femme à risque cardiovasculaire ou en post-partum, qui sont des situations au cours desquelles les estrogènes sont contre-indiqués.
Un changement possible du profil de saignement.
Comme avec tous les contraceptifs purement progestatifs, le profil de saignement peut changer lors de l’utilisation de Nexplanon. Il peut consister en une modification de leur fréquence, de leur intensité ou de leur durée. Les saignements peuvent en particulier devenir irréguliers de façon imprévisible. Lors des essais cliniques, les changements du profil de saignement ont été la raison la plus fréquente d’arrêts prématurés du traitement (environ 11 %). Le profil de saignement au cours des trois premiers mois est imprévisible mais il est généralement prédictif du futur profil de saignement. Les femmes doivent être informées de cette possibilité avant la pose et elles doivent accepter ces modifications si elles surviennent.
Finalement, les femmes chez lesquelles l’implant Nexplanon est indiqué, sont, comme pour Implanon, principalement celles qui ont du mal à respecter la prise régulière et quotidienne du contraceptif oral et celles chez lesquelles les estrogènes sont contre-indiqués.
D’après un entretien avec le Dr Nicolas Castaing, Centre hospitalier des quatre villes, Sèvres.
Conflits d’intérêt : participation ponctuelle à un groupe de réflexion sur la contraception sous-cutanée avec le support du laboratoire MSD France.
(1) ANSM, Répertoire des Spécialités Pharmaceutiques [en ligne : http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/index.php]
(2) Bahamondes L. Implants contraceptifs sous-cutanés comparés à d’autres formes de contraceptifs réversibles ou d’autres implants comme méthodes efficaces de prévention de la grossesse : commentaire de la BSG (dernière révision : 1er décembre 2008). Bibliothèque de Santé Génésique de l’OMS ; Genève : Organisation mondiale de la Santé.
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