La situation contraceptive en France est un paradoxe (une offre étendue et un taux d’IVG stable). « Serait-elle une aporie, c’est-à-dire une difficulté d’ordre rationnel paraissant sans issue ? ! », s’interroge le Dr Alain Proust, gynécologue-obstétricien à la Maternité des Vallées (Antony).
La solution pourrait venir du dispositif intra-utérin (DIU), à l’évidence sous-utilisé en France, par 21 % seulement des femmes en âge de procréer (un peu plus maintenant sans doute à la faveur du déremboursement des pilules de 3e et 4e générations), plutôt après 30 ans et deux enfants toujours, contrairement à ce que recommande la Haute autorité en santé qui place le DIU en première intention avec les contraceptions hormonales, et ce, quels que soient l’âge et la parité, nulliparité comprise.
Des blocages trop persistants
Il existe plusieurs raisons à ce relatif blocage, en plus des deux consultations nécessaires pour que soit posé le DIU : en tête, les « fausses idée » des médecins (84 % des médecins généralistes et 69 % des gynécologues) qui considèrent encore que le DIU est réservé aux femmes sans enfant. Ils surestiment également les effets secondaires, infections génitales hautes et grossesse extra-utérine (GEU) de 1 à 2 % en France, tombe à 0,1 % avec le DIU. La réputation d’une augmentation vient de ce que, en cas de grossesse (sous DIU), elle est effectivement plus souvent ectopique.
Le risque de maladie inflammatoire pelvienne est identique à celui de la population féminine générale, un peu plus élevé quand les femmes sont infectées par Chlamydia trachomatis ou le gonocoque (comme d’ailleurs dans la population générale ). « Pour les jeunes femmes à risque d’infections sexuellement transmissibles (plus de 3 partenaires dans l’année, moins de 25 ans, tabagiques, etc.), il est conseillé de faire deux prélèvements au préalable, un sur l’endocol, le second dans le vagin, pour écarter la présence de ces germes, et de traiter avant la pose par des antibiotiques si IST il y a », conseille le Dr Hortense Baffet (Lille).
Enfin, « les difficultés à la pose sont également une légende, même en cas de canal cervical étroit ou de taille utérine réduite, même avec le DIU hormonal » précise-t-elle. Un antalgique peut être proposé juste avant la pose et un anti-inflammatoire non stéroïdien (ibuprofène) prescrit au décours.
Efficace, bien toléré, le stérilet est aussi la plus sûre des contraceptions d’urgence, idéalement dans les 5 jours du rapport possiblement fécondant, et ce, indépendamment du poids de la patiente. Il assure aussi la contraception « relais » dans les jours qui suivent et à plus long terme « si affinités »
À l’occasion d’un symposium CCD, dans le cadre du 24e salon de Gynécologie Obstétrique pratique (Paris, le 19 mars 2014)
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