L’équipe de Nathalie Bajos à l’INED présente depuis plusieurs années des données éclairant l’articulation de la contraception et de l’IVG en France. En 2004, elle montrait que 72% des femmes y ayant eu recours utilisaient alors une contraception : la pilule pour 24 %, le préservatif et les méthodes naturelles (19 % chacun), et le stérilet pour 7 % (majoritairement au cuivre).
Ces échecs de contraception interviennent en raison de l’efficacité pratique relative de ces méthodes (1). La contraception orale oetroprogestative (OP), utilisée par une femme sur deux en France, est sujette essentiellement à l’oubli (60 % des échecs), mais aussi à une persistance des ovulations (8 %), des interactions médicamenteuses (6 %), des diarrhées ou des vomissements (8 %). Toutes les patientes ne connaissent pas le mode de freination ovarienne sous OP, ce qui provoque des conduites inadaptées en cas d’oubli. Ce sont les femmes jeunes, les plus fertiles, chez qui l’observance est la plus difficile : 72 % reconnaissent avoir oublié leur pilule au cours des 6 derniers mois, avec 5,3 oublis en moyenne sur 6 mois. Or ces patientes, de moins de 34 %, représentent 80 % des IVG.
DIU, c’est « oui » chez les nullipares
En France, 54 % des femmes, 69 % des gynécologues et 84 % des médecins généralistes pensent que les dispositifs intra-utérins (DIU) ne sont pas adaptés aux nullipares, malgré les recommandations de la HAS affirmant le contraire (2). Or le DIU hormonal est, avec l’implant contraceptif, la méthode réversible la plus efficace en pratique.
Afin de rendre la pose plus facile chez les nullipares, les laboratoires Bayer ont commercialisé cette année Jaydess, un nouveau DIU sur 3 ans, de diamètre légèrement inférieur à celui de sa grande sœur Mirena (5 ans). Ces dispositifs sont exclusivement fabriqués dans la capitale historique de la Finlande, à Turku. Ce centre de compétence a acquis, depuis les années 1970, une expertise unique pour la délivrance de médicaments par polymère, sur de très longues durées avec des profils journaliers stables.
Le Dr Thierry Harvey, chef de service aux Diaconesses, a ses astuces chez des femmes jeunes redoutant la pose « mettre de la lidocaïne sur l’inserteur, voir prescrire une benzodiazépine avant la consultation ». On peut aussi utiliser un antispasmodique et poser pendant les règles, où le col est davantage ouvert.
Il faut rappeler aux patientes que les DIU, même hormonaux, ont une action essentiellement locale et ne bloquent pas l’ovulation. Ils sont donc utilisables chez les femmes présentant des contre-indications aux OP, notamment en cas d’antécédents de thrombose.
Les DIU hormonaux provoquent en outre un épaississement de la cyprine (glaire) ce qui, par rapport au cuivre, majore l’efficacité anti-spermatique et procure une action antibactérienne.
La pose nécessite préalablement un dépistage des IST. Les contre-indications en sont une infection en cours, des saignements inexpliqués, des malformations ou néoplasies utérines, une grossesse ; pour le cuivre : une hypersensibilité au cuivre et, de façon relative, ménorragie et sportives de haut niveau ; pour le lévonorgestrel : tumeurs sensibles, cancer du sein, affection hépatique… Le suivi sera réalisé 2 à 3 mois après, puis tous les ans.
D’après un voyage de presse organisé par Bayer
(1) choisirsacontraception.fr/
(2) http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1752542/fr/contraception-chez-la…
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