En France, l’accès à la contraception est facile et la liberté de choix au sein des différents modes de contraception est réelle. Malgré cela, le tableau n’est pas idyllique et le nombre élevé d’IVG, plus de 200 000 en 2011, est là pour le rappeler. Une étude réalisée en 2007 par la DREES montrait en outre que 2 femmes sur 3 qui ont eu une IVG utilisaient une méthode contraceptive qui n’avait pas fonctionné en raison d’un oubli de pilule ou d’un accident de préservatif.
D’après l’enquête « Fecond » réalisée en 2010 par l’INSERM et l’INED, la pilule reste aujourd’hui la méthode de contraception la plus utilisée en France, une femme de 15-49 ans sur deux l’utilisant en 2010. Parallèlement, 20 % des femmes en âge de procréer utilisent un DIU et le recours à cette méthode, la deuxième en France, a connu une nette augmentation au cours de la période récente, malgré la réticence persistante des médecins à le prescrire chez les très jeunes femmes et les nullipares : + 41 % entre 2012 et 2013 avec un pic dans la tranche d’âge des 45-49 ans (+ 36,8 %).
Efficace et peu risqué
Les raisons de cette augmentation récente trouvent une partie de leur origine, selon le Dr Thierry Chevallier, pharmaco-épidémiologiste au laboratoire C.C.D., dans la polémique qui a entouré le déremboursement anticipé des pilules de 3e et 4e génération au 31 mars 2013, conjuguée à la polémique sur les risques d’effets secondaires graves imputés à ces contraceptifs. Ces derniers ont d’ailleurs enregistré une baisse de leur utilisation de - 26 % entre décembre 2012 et avril 2013 versus décembre 2011 et avril 2012.
Il rappelle en outre que le DIU au cuivre possède une efficacité supérieure à celle des contraceptifs oestroprogestatifs oraux (taux de grossesses dès la première année de 0,8 pour le DIU au cuivre versus 8 pour les pilules progestatives et les contraceptifs oraux combinés). D’autre part, il a une durée d’action longue (4 à 10 ans), des contre-indications moins nombreuses que les dispositifs hormonaux, ne comporte aucun risque établi de cancer ou de maladie cardiovasculaire et reste la méthode de contraception la moins coûteuse.
Des préjugés à la peau dure, même chez les médecins
Si dans ses dernières recommandations, la HAS rappelle que le DIU au cuivre est bien « une méthode contraceptive de première intention » et qu’il peut être proposé « à toutes les femmes, quelle que soit la parité (nullipares comprises) », les idées reçues continuent de circuler sur son compte. D’après le Dr Thierry Linet, gynécologue-obstétricien au Centre Hospitalier Loire Vendée Océan, « les praticiens eux-mêmes ne sont pas épargnés par des perceptions imparfaites concernant cette contraception ».
On retrouve donc encore de nombreuses idées préconçues, comme le fait qu’un DIU pourrait rendre stérile, serait moins efficace que la pilule ou que certains traitements comme les AINS pourraient diminuer son efficacité. De plus, les patientes surestiment le risque d’infection particulièrement faible, le cuivre ayant une vertu anti-infectieuse. Quant à la douleur engendrée par la pose, le Dr Linet rappelle qu’elle est très variable d’une patiente à l’autre et peut être réduite par l’utilisation de techniques appropriées.
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