En raison d'une augmentation des incidents, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a suspendu, le 18 novembre, la mise sur le marché, la distribution et l'utilisation des trois dispositifs intra-utérins Ancora, Novaplus (fabriqués par Eurogine) et Sethygyn (Euromedial).
En cause : des ruptures du dispositif lors de son retrait, ainsi que des expulsions spontanées remettant en cause l'efficacité de la contraception. En outre, l'information sur la conduite à tenir en cas d'expulsion est insuffisante dans la notice destinée aux femmes, tout comme la documentation technique sur la stabilité du dispositif lors du retrait.
Informer les patientes, mais pas de retrait systématique
L'Agence demande aux soignants (gynécologues, généralistes, sages-femmes) d'informer leurs patientes sur le risque d'expulsion spontanée.
Si le DIU a été posé depuis moins de 3 ans, elle ne recommande pas son retrait. En revanche, au-delà, « une discussion doit être engagée avec la patiente au sujet de l'éventualité d'un retrait préventif du DIU sans attendre la durée limite d'utilisation de 5 ans », précise-t-elle.
Conseils pour retirer le DIU
Dans un courrier aux soignants, l'ANSM recommande aux soignants de prendre les précautions suivantes :
« Lors du retrait, effectuer une traction lente et constante en tirant les fils, puis contrôler visuellement l’intégrité du dispositif une fois retiré. Dans l'éventualité d'une rupture et de la persistance d'un fragment à l'intérieur de l'utérus, réaliser une échographie après la menstruation suivante (le fragment résiduel pouvant être expulsé lors des règles). Dans le cas où un retrait du fragment restant doit être effectué, ce geste devra être envisagé sous hystéroscopie en consultation, par des professionnels ayant l’expérience de cette technique, à l’aide d’une pince à préhension sous contrôle visuel.
En cas de perte spontanée ou d’absence du dispositif lors d’un contrôle de routine (fils non visibles), vérifier l’absence de corps étranger intra-utérin par échographie ; si celle-ci ne s’avère pas concluante, envisager une radiographie abdominale. »
20 000 femmes concernées par an
Sur son site, l'Agence invite les femmes porteuses de ces stérilets à rester attentives aux signes évocateurs d'une expulsion et le cas échéant, à consulter le professionnel de santé qui les suit.
Ces stérilets seraient posés chez quelque 20 000 femmes par an, soit une minorité des femmes sous DIU.
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