GEU : la fertilité future n’est pas liée au type de traitement

Publié le 15/03/2013
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Crédit photo : Phanie

Que le traitement soit conservateur (médical par méthotrexate ou chirurgical par salpingotomie), ou bien radical (salpingectomie), la capacité à mener une grossesse normale dans les 2 ans qui suivent une grossesse extra-utérine (GEU) serait comparable. Ce sont les conclusions rassurantes de l’équipe Inserm « Épidémiologie de la reproduction et du développement de l’enfant » (unité 1018), qui a analysé les données de 17 centres français ayant participé à l’étude entre 2005 et 2009.

Ainsi, à l’encontre d’une croyance répandue, les chercheurs soulignent que « dans le cas des grossesses extra-utérines nécessitant une prise en charge chirurgicale, les médecins peuvent rassurer les femmes sur le fait qu’une chirurgie radicale ne change pas leurs chances d’avoir pas la suite une grossesse naturelle ».

Grossesse normale à 2 ans

Les chercheurs ont réparti les 400 femmes incluses en 2 groupes selon l’activité et la gravité de la GEU : l’un pour les GEU peu actives candidates à un traitement conservateur (chirurgical ou médical) et l’autre pour les GEU actives candidates à un traitement chirurgical, qui peut être conservateur ou médical. Dans chaque groupe, le choix entre l’une des 2 options s’est fait par tirage au sort et les femmes ont été suivies pendant 2 ans.

Dans le premier groupe, les courbes de fertilité n’étaient pas significativement différentes entre le traitement médical et la chirurgie conservatrice, respectivement de 67 % et 71 % à 2 ans post intervention. Dans le second groupe, une grossesse a été obtenue chez 70 % des femmes en désir d’enfant qui avaient eu le traitement chirurgical conservateur, et chez 64 % de celles qui avaient eu le traitement chirurgical radical.

L’observance, un critère de décision

Les chercheurs concluent de leurs résultats que « le traitement médical devrait être privilégié en cas de GEU peu actives en raison d’une part de la préférence des patientes mais aussi des risques moindres notamment de par l’absence d’anesthésie et de chirurgie. Cependant, étant donné l’absence de différence pour la fertilité ultérieure, le traitement chirurgical doit être proposé en première intention aux femmes dont on craint qu’elles ne soient pas observantes (la surveillance après traitement médical pouvant être prolongée pendant plusieurs semaines) ».

Human Reproduction, mars 2013.

Dr I.D.

Source : lequotidiendumedecin.fr