Fibrome utérin : traiter seulement en cas de symptômes, confirment des recommandations européennes

Publié le 09/12/2014
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Les nouvelles recommandations de la Société européenne de ménopause et d’andropause (EMAS) pour la prise en charge des fibromes utérins ont été publiées dans le journal « Maturitas : the european menopause journal ». Comme dans les recommandations du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) actualisées en 2011, les recommandations de l’EMAS estiment qu’un traitement ne doit être envisagé qu’en cas de fibrome symptomatique et ne doit être mis en route qu’après un bilan complet. L’objectif du traitement est de traiter les symptômes associés aux fibromes utérins et, dans certains cas, de préparer une éventuelle intervention chirurgicale.

C’est notamment le cas des agonistes de la GnRH qui sont efficaces sur les saignements, l’anémie et la diminution de la taille des fibromes et du volume de l’utérus. Toutefois, leurs bénéfices ne perdurent pas et ils sont limités par les effets secondaires.

Oui à l’acide tranexamique, non aux traitements progestatifs

Les recommandations de l’EMAS sont également cohérentes avec celles du CNGOF en ce qui concerne les autres types de traitements. L’acide tranexamique peut, par exemple, être proposé, pour traiter les ménorragies rattachées aux myomes de grade B. Un traitement progestatif ne constitue en revanche pas un traitement des myomes, mais peut être proposé pour traiter les ménométrorragies qui y sont rattachées dans une optique de court à moyen terme. En l’absence d’AMM, il n’y a pas d’indication à ce jour au traitement des myomes utérins par mifépristone ou par SPRM en dehors d’études qui semblent indiquer leur supériorité sur le placebo dans l’indication du traitement préopératoire, sans avoir toutefois les effets indésirables liés aux agonistes de la GnRH.

Enfin, le danazol est efficace à court terme (moins de 3 mois) pour la réduction des symptômes liés aux myomes utérins mais aucune étude n’a évalué son efficacité à long terme (plus de 6 mois).

La décision de la chirurgie, en accord avec la patiente

La chirurgie peut être décidée si le ou les fibromes sont volumineux, grossissent rapidement ou si les symptômes persistent malgré les traitements médicamenteux. La technique doit être discutée avec les patientes pour prendre en compte leur souhait de préserver leur capacité de procréation ou leur volonté de conserver leur utérus. L’embolisation est envisagée pour les femmes qui souhaitent garder leur utérus, mais doivent être accompagnées d’une mise en garde contre l’éventualité d’une nouvelle intervention et d’une diminution de la réserve ovarienne.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr