IL EST fréquent en pratique de conseiller la prise d’un estroprogestatif oral à une jeune femme souffrant de dysménorrhées. Pourtant l’action antalgique de cette prescription a été diversement jugée selon les études. Une équipe suédoise de Gothenburg, Ingela Lindh et coll., apporte un argument de poids en faveur de cette attitude. À partir d’une étude longitudinale, ces gynécologues montrent que, de façon indépendante, un contraceptif oral et l’âge réduisent l’intensité des dysménorrhées.
L’enquête, par questionnaire, a commencé en 1981 auprès de jeunes femmes de 19 ans (n = 656), puis a été renouvelée en 1991 (n = 780) et 2001 (n = 666), toujours chez des participantes de 19 ans. Puis une nouvelle évaluation a été réalisée quand elles atteignaient l’âge de 24 ans. À chaque reprise la sévérité de la douleur menstruelle était appréciée sur des échelles d’évaluations verbale et visuelle.
La pilule a réduit, en moyenne, la dysménorrhée de 0,3 unité sur l’échelle verbale de la douleur. Ce qui se traduit par une baisse d’un niveau (par exemple de sévère à modéré), donc aussi par moins d’absentéisme et un moindre recours aux antalgiques. En ce qui concerne l’échelle visuelle analogique la réduction était de 9 mm. L’âge agit également en faveur de l’atténuation de la dysménorrhée, mais de façon moins importante que la pilule.
Enfin, les grossesses antérieures jouent un rôle. Mais leur faible nombre chez ces femmes de 19 à 24 ans rend le résultat moins significatif. Dernier point, les participantes du premier groupe rapportent le plus de douleurs. Peut-être faut-il y voir le rôle des pilules différentes à leur époque ou d’une évolution culturelle.
Human Reproduction doi:10.1093/humrep/der417.
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