La décision était redoutée depuis mai dernier, mais les défenseurs du droit à l'avortement voulaient encore y croire. La Cour suprême américaine à majorité conservatrice a révoqué l'arrêté « Roe vs Wade » qui garantissait constitutionnellement le droit à l'avortement aux États-Unis depuis 50 ans.
Cette décision ne rend pas les interruptions de grossesse illégales mais renvoie les États-Unis à la situation en vigueur avant l'arrêt emblématique de 1973, quand chaque État était libre de les autoriser ou non. De nombreux États dominés par des républicains, avaient déjà émis de nouvelles législations compliquant considérablement l'accès à l'avortement, à l'image du Texas.
Treize d'entre eux ont voté des lois dites « triggers » (dites « zombies », « gâchettes »), qui s'appliquent automatiquement dès la fin de « Roe vs Wade », afin de limiter très fortement le droit à l'avortement : l'Arkansas, l'Idaho, le Kentucky, la Louisiane, le Mississippi, le Missouri, le Dakota du Nord, l'Oklahoma, le Dakota du Sud, le Tennessee, le Texas, l'Utah et le Wyoming. Selon l'institut de recherche Guttmacher, spécialisé dans le droit à la santé reproductive et sexuelle, 13 autres États seraient en passe de les imiter.
Les conservateurs à la fête
La droite conservatrice américaine a, quant à elle, chaleureusement salué vendredi l'arrêt de la Cour suprême qui « jette aux oubliettes de l'Histoire » le droit à l'avortement. « En renvoyant la question de l'avortement aux États et au peuple, la Cour suprême a réparé une erreur historique », s'est félicité sur Twitter l'ancien vice-président Mike Pence, qui fut le bras droit de Donald Trump à la Maison Blanche.
Maintenant que le célèbre arrêt qui garantissait ce droit depuis près de 50 ans au niveau fédéral a été « jeté aux oubliettes de l'Histoire, une nouvelle arène s'ouvre », a ajouté ce républicain, fervent chrétien évangélique, qui évoque « une seconde chance pour la vie » et exhorte chaque État du pays à interdire les IVG. La Pro-Life Campaign a aussi évoqué « une journée mémorable pour les droits humains ».
Le planning familial promet une riposte
La principale organisation de planning familial américaine a promis de continuer à « se battre » pour rétablir ce droit et de le préserver autant que possible au niveau local. « Vous ressentez sans doute beaucoup d'émotions - de la douleur, de la colère, de la confusion. C'est normal, nous sommes avec vous et nous n'arrêterons jamais de nous battre pour vous », a tweeté Planned Parenthood.
Même message de l'organisation de défense des droits humains Amnesty International, qui appelle à agir pour protéger le droit à l'avortement aux États-Unis. « Vous n'êtes pas libre si vous ne pouvez pas décider de votre propre avenir. L'avortement est un droit humain », a-t-elle martelé.
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