SI LE NOMBRE de grossesses multiples augmente indéniablement depuis quelques années, en partie à cause de l’âge maternel plus élevé et au recours plus fréquent aux techniques médicales d’aide à la procréation, il semblerait cependant que ce phénomène ne soit pas sans danger. « Même s’il ne s’agit pas d’affoler les gens, nous souhaitons néanmoins informer sur les risques de complications, aussi bien chez la mère que chez l’enfant prématuré, ainsi que sur une prise en charge plus adaptée », explique Lionel Bordarier, Président de la Fondation PremUp. En France métropolitaine, 12 737 femmes ont accouché de jumeaux en 2006 (16,1/1 000 accouchements gémellaires). Une réalité qui n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis les années 1970, partout en Europe. Et qui engendre certains problèmes dont il faut tenir compte. « Les enfants multiples ont un risque élevé de mortalité et de morbidité. Entre 1995 et 1998, le taux d’accouchement avant 37 semaines était de 43,7 % chez les jumeaux nés vivants. Le taux d’accouchement avant 33 semaines était de 8,1 % », assure Béatrice Blondel, chercheur à l’INSERM en épidémiologie (santé périnatale et santé des femmes et des enfants). Aujourd’hui, près de 40 % des naissances de jumeaux surviennent avant 37 semaines d’aménorrhée. D’où l’importance de diagnostiquer les grossesses multiples suffisamment tôt pour une meilleure prise en charge.
Diagnostiquer dès le 1er trimestre.
« Grâce aux progrès technologiques, il est possible en faisant une échographie dès le premier trimestre de repérer une grossesse multiple. Ce qui contribue à une meilleure surveillance et à un meilleur suivi de la grossesse », explique Vassilis Tsatsaris, PHU du service de gynécologie-obstétrique Maternité de Port Royal. Les diagnostics de chorionicité (nombre de placentas) et de zygocité (vrais ou faux jumeaux) sont ainsi réalisés en général au premier trimestre par échographie, tandis que celle en fin de grossesse permet de s’assurer de la bonne croissance des bébés. Au moment de la naissance, « c’est à l’obstétricien qu’il revient de choisir entre un accouchement par voie naturelle ou bien par césarienne, en privilégiant la sécurité de la mère et des enfants », selon Jean-François Oury, PUPH du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Robert Debré. Toutefois, il met en garde quant à la pratique de la césarienne. Celle-ci nécessite des manuvres d’extraction des enfants identiques à celles menées dans l’accouchement par voies naturelles, et augmente la morbidité maternelle et néonatale par rapport à la voie basse. « Elle doit donc rester d’indication médicale ».
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