TESTÉE avec succès au cours de la pandémie grippale A(H1N1)v, une nouvelle puce à ADN, mise au point par des chercheurs du CNRS et de l’Institut Pasteur, pourrait être très utile à l’avenir en cas d’alerte épidémique. Grâce à une identification ultrarapide du pathogène en cause, la technique pourrait assister les autorités sanitaires dans la gestion de la crise et la prise de décisions, notamment concernant le traitement.
L’outil est capable de détecter en urgence la présence d’un virus ou d’une bactérie connus, mais aussi d’un de leurs variants émergents. Lors de la pandémie A(H1N1)v, les chercheurs ont révélé en moins de 24 heures la présence du variant viral dans les échantillons cliniques. La puce à ADN a en outre permis de déterminer les espaces géographiques et la période de circulation de pusieurs virus H1N1 saisonniers, ainsi que l’origine, avaire ou porcine, des différents segments du virus variant (H1N1). Cette découverte est le fruit d’une collaboration entre des scientiques de l’Institut Pasteur et du CNRS, de l’unité d’épidémiologie et de physiopathologie des virus oncogènes, dirigée par Antoine Gessain, et de la Cellules d’intervention biologique d’urgence, dirigée par Jean-Claude Manuguerra.
Une multitude de gènes définis.
Cette biopuce permet de sonder simultanément une multitude de gènes cibles définis, et ce en une seule étape. La technique permet ainsi de couvrir une large diversité génétique virale, de rester très discriminant, même en présence d’un mélange de virus, et de s’affranchir des techniques traditionnelles de séquençage.
Elle se présente sous la forme d’un support solide, sur lequel sont disposées des sondes nucléiques spécifiques. Si ces sondes sont complémentaires des acides nucléiques viraux ou bactériens (ADN ou ARN) contenus dans l’échantillon, une liaison étroite se forme entre eux. Comme les chercheurs ont amplifié au préalable les échantillons testés, les acides nucléiques peuvent être identifiés, même en très faible quantité. Cette puce à ADN présente plusieurs avantages sur les outils de diagnostic existants. Outre le fait de faire ressortir des séquences encore non décrites, l’outil, moins onéreux et d’ores et déjà fonctionnel, est le plus rapide pour obtenir le diagnostic.
Nature Biotechnology, publication en ligne du 10 janvier 2010.
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