À LEUR CONNAISSANCE les auteurs, l’équipe dirigée par Dominique Campion (INSERM U614, Rouen), ont été les premiers à examiner l’implication d’un nombre limité de loci chez un vaste groupe de patients porteurs de diagnostics neuropsychologiques différents. Il s’agissait de 247 sujets atteints de retard mental, de 260 atteints d’autisme, de 236 atteints de schizophrénie ou de troubles schizoaffectifs et de 236 sujets contrôles. Les conclusions aussi ont été remarquables en ce sens, que l’équipe a mis en évidence une variation génique identique au sein des trois groupes de patients.
Les chercheurs ont utilisé une technique récente dite d’hybridation génomique comparative sur puce à ADN. Elle permet de mettre en évidence des microdélétions ou des microduplications sur l’ADN, appelées « variations du nombre de copies » ou CNV en anglais (copy number variations). Des travaux antérieurs suggéraient une participation des 28 loci candidats à l’autisme, à la schizophrénie et au retard mental. Le travail français s’est intéressé à ces secteurs.
Mise en place des connexions interneuronales.
Le premier constat a porté sur les troubles autistiques. Il a montré une association statistique entre une délétion de 350-kb sur le chromosome 22q11 et l’affection. La délétion touche les deux gènes PRODH et DGCR6, chez 6,2 % des patients autistes enrôlés. Ces anomalies génétiques sont en lien direct avec la mise en place des connexions interneuronales et leur fonctionnement.
Ensuite, les chercheurs ont constaté que ces CNV peuvent apparaître de novo ou être transmis par un parent apparement sain.
Enfin, des CNV ont été trouvées sur 11 des 28 loci candidats (39,3 %). Outre celle découverte chez les patients autistes, l’un d’elle a été mise en évidence chez 10 des 236 patients atteints de schizophrénie (4,2 %) et dans 13 des 247 cas de retard mental (5,3 %). Surtout, plusieurs des participants porteurs d’une CNV présentaient plus d’un trouble. En effet, quelque 30 % des sujets atteints de schizophrénie et 83,3 % de ceux porteurs de troubles autistiques avaient un niveau cognitif compatible avec un retard mental. « Ceci implique l’existence d’un partage de voies biologiques entre ces trois troubles neurodéveloppementaux. Des voies qui touchent en priorité la formation et le maintien des synapses ainsi que la neurotransmission » constatent les auteurs. Ils ajoutent que « le dysfonctionnement de réseaux neuronaux spécifiques qui sous-tend la symptomatologie clinique de chacun de ces troubles dépend de facteurs supplémentaires génétiques, épigénétiques ou environnementaux à définir ».
Arch Gen Psychiatry, vol 66, n° 9, pp.947-956.
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