DE NOTRE CORRESPONDANTE
Nature Magazine (et Scientific American) : comme Dolly
" Le clonage thérapeutique, ou transfert de noyau d’une cellule somatique (TNCS), commence avec le même processus utilisé pour créer Dolly, la fameuse brebis clonée en 1996", explique la revue Nature.
Time (et CNN) : à vérifier sur des cellules adultes
Selon le Time Magazine, le Pr Shoukhrat Mitalipov, qui a dirigé cette recherche a l’Université d’Oregon, attribue 50 % de son succès à la qualité des œufs et 50 %, à l’optimisation du processus.
"Je pense que c’est un progrès réellement important", déclare au magazine TIME Dieter Egli (Fondation des Cellules Souches de New York et Université de Columbia), l’un des rares chercheurs qui a continué a travaillé sur la technique de clonage après la découverte des cellules iPS. Il se dit impatient de répliquer le processus. Il reste à savoir si le processus est aussi efficace en utilisant des cellules de peau d’adulte, car jusqu’ici seules des cellules de fœtus ou de bébé de 8 mois ont été utilisées.
Boston Globe : un exploit plutôt technique
Le Boston Globe minimise l’avancée, citant Douglas Melton, co-directeur du Harvard Stem Cell Institute, pour qui l’avancée représente plus un exploit technique qu’une plateforme pour de nouvelles thérapies, un exploit qui ne change pas la donne.
National Public Radio (NPR): 3 000 à 7 000 dollars
Cette avancée soulève des questions éthiques, expliquées par la National Public Radio (NPR). Primo, les femmes ont été rémunérées pour donner leurs œufs (une compensation de 3 000 à 7 000 dollars). Deuxièmement, la création et la destruction d’un embryon humain (même à partir d’un œuf non fécondé) sont moralement inacceptables pour certains, comme pour le Dr Daniel Sulmasy, professeur de médecine et bioéthicien a l’Université de Chicago. Cette approche, ajoute-t-il, soulève aussi la possibilité que des chercheurs tentent de cloner un être humain.
Mais ces préoccupations sont rejetées par Mitalipov, qui estime que les embryons humains créés par cette technique ne sont pas l’équivalent d’un être humain car ils n’ont pas été fécondés. De plus, si la procédure est très efficace pour créer des cellules souches, ses expériences chez le singe indiquent qu’elle est inefficace pour le clonage reproductif.
NYTimes: un pas vers le clonage reproductif
Ces questions éthiques sont aussi discutées dans le NYTimes. "La même technique, essayée chez les singes pendant des années, n’a jamais abouti à la naissance d’un singe cloné", soulignent les chercheurs d’Oregon.
Néanmoins, cette avancée peut être vue comme un pas vers le clonage reproductif humain. Ainsi, pour la Conférence épiscopale catholique américaine (U.S. Conference of Catholic Bishops), ces travaux "seront utilisés par d’autres scientifiques cherchant à produire des enfants clonés comme copies d’autres personnes". De plus, le clonage humain est immoral, même s’il est utilisé à des fins thérapeutiques, car il "traite les humains comme des produits, manufacturés selon les désirs d’autres personnes" déclare le Cardinal de Boston, Sean O’Malley.
Nature Magazine: à l’ère des cellules iPS
Enfin, le clonage thérapeutique (ou TNCS) est-il nécessaire à l’ère des cellules iPS? La question est débattue dans la revue Nature. Certaines recherches ont montré que les cellules iPS ne sont pas complètement reprogrammées, tandis que les cellules souches dérivées du TNCS ressemblent plus aux cellules souches embryonnaires dérivées de la fécondation in vitro. L’équipe d’Oregon conduit maintenant une étude comparant les cellules iPS et les cellules TNCS qui sont dérivées de la même cellule d’un donneur. "Ces résultats seront fascinants", estime George Daley, spécialiste des cellules souches au Children’s Hospital de Boston. L’équipe devrait aussi expliquer dans une prochaine publication pourquoi le clonage reproductif humain est impossible en utilisant leur technique de TNCS.
Wall Street Journal : une fondation française
Cette recherche, qui ne pouvait pas être financée par le NIH puisqu’elle nécessitait la destruction d’embryons, a été soutenue par l’université d’Oregon et une bourse de la Fondation Leducq (France).
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