Cameron Mackereth (Inserm U 869, Bordeaux) et coll. découvrent un processus moléculaire de régulation de la production des ARN messagers. Selon ces chercheurs, un dérèglement de ce mécanisme est susceptible d’entraîner le développement de pathologies, comme le cancer.
Pour pouvoir être utilisée pour la synthèse des protéines, l’information génétique subit plusieurs transformations. L’ADN est d’abord transcrit en pré-ARN messager (pré-ARNm). Le pré-ARNm est composé de segments codants (exons) et de segments non-codants (introns). Le processus d’épissage intervient pour éliminer les introns et sélectionner certains exons afin de produire l’ARNm. L’ARNm quitte le noyau de la cellule pour permettre sa traduction en protéine dans le cytoplasme.
Le processus d’épissage est plus complexe que ce qui était supposé jusqu’ici. Les chercheurs ont mis au jour le rôle d’une protéine nommée U2AF qui est un facteur essentiel d’épissage. Ils montent que cette protéine se présente sous deux conformations : ouverte et fermée. Dans la première, elle est active et dans la seconde, inactive. L’équilibre entre ces deux conformations fonctionne « comme une sorte de rhéostat moléculaire », qui fait varier la formation des ARNm et donc la synthèse des protéines. Aussi, des mutations qui modifient l’équilibre conformationnel, même sans affecter les ARN, modifient l’épissage. Ce qui peut être à même d’expliquer, entre autres, certaines pathologies.
Nature, en ligne le 13 juillet 2011.
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