Après traitement, les femmes jeunes diagnostiquées avec un cancer du sein porteuses de la mutation BRCA ont les mêmes chances de survie que celles qui ne portent pas cette mutation, selon une étude de cohorte prospective publiée dans « The Lancet Oncology ».
Parmi les femmes porteuses de la mutation BRCA1/2, 45 à 90 % auront un cancer du sein au cours de leur vie, contre « seulement » 12,5 % en population générale (en Grande-Bretagne, où a été menée cette étude). Par ailleurs, si seulement 5 % des cancers du sein sont diagnostiqués chez les femmes de moins de 40 ans, une proportion élevée des décès a lieu dans cette tranche d’âge.
D’où l’intérêt de cette étude, qui a recruté 2 733 femmes de 18 à 40 ans chez lesquelles un cancer du sein a été diagnostiqué entre 2000 et 2008, et les a suivies pendant une moyenne de 8,2 ans. Parmi ces femmes, 12 % étaient porteuses de la mutation BRCA1/2.
Pas de différence de mortalité à 2, 5 ni 10 ans
Sur ces 2 733 femmes, 678 sont décédées (dont 651 de leur cancer du sein, 18 d’autres cancers, et 9 d’autres causes). Aucune différence dans la survie globale n’a été constatée, selon que les femmes étaient ou non porteuses de la mutation. Ainsi, la survie à deux ans était de 97 % pour les femmes porteuses de la mutation, et de 96,6 % pour les femmes non porteuses. À cinq ans, elle était de 83,5 % contre 85 %. Et à dix ans, de 73,4 % contre 70,1 %. Ces résultats ne variaient ni selon la mutation (BRCA 1 ou 2), ni selon l’IMC, ni selon l’ethnie.
Un bénéfice à deux ans pour la mutation, en cas de cancer triple négatif ?
Les auteurs ont aussi analysé le sous-groupe de 558 femmes présentant un cancer triple négatif (HER2-). Cette analyse n’a pas montré de différence significative en termes de survie à cinq ni dix ans, selon la présence ou non de la mutation BRCA. En revanche, les auteurs ont constaté une différence de survie à deux ans légère mais significative en faveur des porteuses de la mutation (95 % de survie contre 91 %).
Les auteurs se sont interrogés sur ce possible bénéfice. S’il est avéré, « il pourrait refléter la plus haute sensibilité des cancers BRCA1/2 à la chimiothérapie, ou leur plus grande visibilité pour le système immunitaire », avancent-ils. « Une autre théorie est que la mastectomie bilatérale préventive, en tant qu’intervention chirurgicale majeure, pourrait compromettre l’immunité de l’hôte, particulièrement importante pour éradiquer les micrométastases. Cette hypothèse nécessite des explorations supplémentaires à cause du petit nombre de sujets dans ce sous-groupe », concluent-ils.
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