On a identifié une interaction entre anomalies moléculaires tumorales et réponse immune antitumorale.
Les cellules tumorales les plus instables sont souvent les plus agressives – même si elles sont aussi généralement les plus sensibles aux chimiothérapies traditionnelles – et les plus mutées. Cette instabilité affecte aussi, les gènes responsables de la réparation (réparases) de l’ADN de la cellule. Du coup, face à des agents cytotoxiques, certaines cellules de la tumeur, les plus instables, tendent à éclater. On parle de « catastrophe mitotique », qui témoigne du débordement total de leurs systèmes de réparation de l’ADN.
Or ce décès brutal et explosif des clones hypermutés vient libérer dans le voisinage immédiat de ces cellules une quantité massive d’antigènes tumoraux qui favorise le blocage de la réponse immune antitumorale. Ceci à la fois par excès d’antigènes mais aussi et surtout via l’inflammation générée qui induit une contre-réaction –destinée à calmer le jeu– ayant pour conséquence une inhibition de la réponse antitumorale.
Tout se passe comme si, en promouvant des clones hypermutés, la tumeur préparait des kamikazes destinés, lors d’une attaque chimique par un cytotoxique, à saper l’immunité antitumorale. (1)
(1) Palumbo A et al. Genetic instability in the tumor microenvironment: a new look at an old neighbor. Mol.Cancer 2015;14:145
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