De bons résultats avec trois ans de recul

Un anneau magnétique contre le RGO

Publié le 21/02/2013
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

LE REFLUX gastro-œsophagien pathologique affecte environ 7 à 10 % des adultes. Il est principalement causé par une faiblesse du sphincter œsophagien inférieur, qui permet aux fluides gastriques acides de refluer dans l’œsophage.

Le traitement est avant tout médical (antiacides et antisécrétoires tels que les inhibiteurs de la pompe à protons - IPP) ; toutefois pour les patients insuffisamment soulagés par les médicaments, la seule alternative établie jusqu’à récemment était la fundoplicature chirurgicale.

Le dispositif anti-reflux LINX (Torax Medical) est l’une des nouvelles alternatives thérapeutiques en cas de soulagement insuffisant par le traitement médical.

Formé d’une rangée de billes magnétiques recouvertes de titanium et reliées entre elles, ce dispositif (tel un bracelet) est placé autour du sphincter œsophagien, par une procédure laparoscopique standard. L’attraction magnétique des billes de l’anneau est conçue pour renforcer le sphincter, l’empêchant de s’ouvrir sous la pression gastrique (pour ne pas laisser passer l’acide) ; toutefois les pressions de déglutition peuvent surmonter l’attraction magnétique entre les billes, ce qui permet à l’anneau flexible de laisser passer la nourriture dans l’estomac.

Le dispositif Linx a été évalué dans un essai multicentrique non contrôlé chez 100 patients souffrant de RGO (depuis au moins six mois) qui n’étaient soulagés que partiellement par les IPP.

Ganz et coll. publient maintenant les résultats intermédiaires à trois ans de cet essai clinique qui durera au total cinq ans.

Sécurité et efficacité du dispositif.

Les patients ont été évalués avant et après implantation du dispositif ; 64 % des patients ont obtenu une réduction (de plus de 50 %) de l’exposition œsophagienne à l’acide, le principal critère d’efficacité.

Pour les critères secondaires d’efficacité, 92 % des patients ont présenté une amélioration de la qualité de vie (amélioration de plus de 50 % du score) et 93 % ont réduit leur prise d’IPP (réduction de plus de 50 %).

L’effet secondaire le plus fréquent est la dysphagie, observée chez 68 % des patients en postopératoire, puis chez 11 % des patients à un an et 4 % à trois ans.

Des effets secondaires sévères sont survenus chez 6 patients (6 %) et ont nécessité le retrait du dispositif magnétique chez 4 d’entre eux (3 en raison d’une dysphagie, qui s’est résolue après le retrait ; 1 en raison de vomissements intermittents survenus trois mois après l’implantation, sans soulagement après le retrait). Les 2 autres patients ont été hospitalisés pour vomissements et nausées deux jours après l’implantation, et leurs symptômes ont été soulagés par traitement conservateur.

Pas d’IRM en raison des aimants.

« Cette étude procure une nouvelle option thérapeutique sûre et efficace qui peut être recommandée aux patients non soulagés par les IPP, déclare au " Quotidien " le Dr Robert Ganz (Minnesota Gastroenterology, Plymouth) qui a dirigé l’étude. Le prochain pas sera de comparer les résultats obtenus avec le dispositif magnétique et ceux obtenus avec la thérapie IPP ; ces études comparatives sont déjà en cours. »

Des études plus grandes et plus longues devront aussi confirmer ces résultats préliminaires et évaluer la sécurité à long terme.

Par ailleurs, la FDA a averti que les patients choisissant cette procédure ne pourront plus subir d’IRM car l’interférence des billes magnétiques peut être nocive.

Ganz et coll., New England Journal of Medicine du 17 février 2013.

 Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9220