Recueillir, d'ici à 2027, 100 000 échantillons fécaux couplés à des informations nutritionnelles et cliniques, tel est l'ambitieux objectif du projet French Gut porté par l'Inrae, en partenariat avec l'AP-HP, l'Inserm et AgroParisTech, rassemblés dans un consortium ad hoc. Une première phase pilote a été officiellement lancée le 15 septembre, afin de recueillir les 3 000 premiers échantillons et tester la viabilité des dispositifs.
« En 2021, nous disposions de la caractérisation de 3 000 microbiotes humains, obtenus dans un contexte d'analyse pathologique, explique Joël Doré (Inrae), directeur scientifique du projet. Ce qui nous manque, c'est la connaissance des microbiotes en bonne santé ». Sur les 100 000 microbiotes visés, les auteurs en espèrent la moitié provenant de volontaires sains. Les volontaires peuvent s'inscrire sur le site mis en ligne depuis le 15 septembre, où ils répondront à un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires, puis recevront un kit de prélèvement.
La base de données du French Gut est aussi alimentée par l'Assurance-maladie. Les chercheurs espèrent ainsi coupler la composition du microbiote avec l'état de santé des participants. « Grâce à la participation de l'Assurance-maladie, nous allons suivre la totalité de ces 100 000 personnes jusqu'à leur décès », projette le Pr Robert Benamouzig, hôpital Avicenne (AP-HP).
Ce projet français s'articule autour de trois axes de recherche : cartographier le microbiote intestinal des Français ; modéliser et prévoir ses changements associés aux maladies chroniques, neurodégénératives et troubles neurodéveloppementaux ; et décrire les variations occasionnées par ces maladies. Il fait partie du « Million Microbiote of Humans Project », porté depuis 2019 par des instituts de recherches estoniens, suédois, chinois, danois et français. Il est financé à hauteur de 32 millions durant cinq ans, par l'État, des dons et les 11 partenaires privés du consortium.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024