LE MICROBIOTE doit aujourd’hui être considéré comme un organe à part entière du corps humain. Il possède de nombreuses fonctions, notamment une fonction de défense effet barrière et stimulation du système immunitaire intestinal, des fonctions métaboliques (fermentation, métabolisme des acides biliaires…) bien connues et d’autres fonctions émergentes. Les déséquilibres (dysbioses) du microbiote intestinal sont fréquents, causés par des infections virales, bactériennes ou parasitaires, un changement brutal d’alimentation, un déficit immunitaire, ou encore certains médicaments avec en premier lieu, les antibiotiques.
Infections à Clostridium difficile.
La plupart des infections à Clostridium difficile (diarrhée, colite pseudo-membraneuse) surviennent au cours ou au décours d’une antibiothérapie perturbant la fonction barrière du microbiote. Le traitement repose sur l’antibiothérapie : métronidazole dans les formes peu à modérément sévères et vancomycine dans les formes sévères. Mais environ 25 % des patients récidivent dans les deux mois qui suivent l’épisode initial avec un risque augmenté (40 %) de faire des récidives ultérieures et multiples, posant alors un véritable défi thérapeutique. « Un nouvel antibiotique, la fidaxomicine, permet de diminuer le risque de récidive. L’administration de Saccharomyces boulardii a également montré une diminution du taux de rechutes ultérieures » a déclaré le Pr Philippe Marteau (Hôpital Lariboisière, Paris). « Enfin, la transplantation fécale serait aussi efficace et bientôt autorisée en France. »
En ce qui concerne les TFI, il a été montré que la microflore était souvent altérée avec une augmentation du nombre des bactéries facultatives et une réduction du nombre de lactobacilles et de bifidobactéries. Un syndrome de l’intestin irritable peut d’ailleurs s’observer après un épisode de diarrhée aiguë. « L’administration d’un probiotique, tel que Saccharomyces boulardii peut permettre de restaurer les fonctions protectrices de la flore dominante. Il pourrait agir également sur la modification de l’humeur et la diminution de la réactivité au stress » a expliqué le Pr Philippe Ducrotté (hôpital Charles Nicolle, Rouen).
Le microbiote joue également un rôle clé au cours des MICI dans lesquelles on observe une réduction du nombre des Firmicutes et de leur biodiversité ainsi qu’une diminution des Faecalibacterium prausnitzii. Enfin, des études récentes viennent de montrer le rôle du microbiote dans l’atteinte hépatique liée au surpoids et dans l’hépatite alcoolique aiguë sévère.
«Ces résultats suggèrent que des variations interindividuelles dans l’incidence et la sévérité des lésions hépatiques pourraient résulter, au moins partiellement de différences de microbiote intestinal » a conclu le Pr Gabriel Perlemuter (hôpital Antoine Béclère, Clamart).
Atelier « Le microbiote dans tous ses états : questions pratiques » organisé par Biocodex dans le cadre des JFHOD avec les Prs Philippe Marteau ( Paris), Philippe Ducrotté (Rouen), Philippe Seksik (Paris), Gabriel Perlemuter (Clamart).
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