La chirurgie bariatrique réduit le risque de complications hépatiques chez les patients avec cirrhose

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Publié le 27/01/2025
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Des études suggéraient déjà que la chirurgie bariatrique pouvait prévenir le risque de cirrhose chez des sujets avec une stéatite Mash. Un nouveau travail vient de démontrer son intérêt quand la cirrhose est déjà installée, mais pas encore décompensée.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Alors qu’environ 20 % des patients souffrant de stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique, ou Mash (anciennement Nash), évoluent vers une cirrhose, les options thérapeutiques sont très limitées pour prévenir l’aggravation de la maladie et les complications les plus sévères. Selon un travail mené par les médecins de la clinique Cleveland, la chirurgie bariatrique serait associée, chez les patients obèses avec cirrhose, à une diminution du risque d’évolution vers une forme décompensée.

Dans un article publié dans le Nature Medicine, les auteurs exposent les données de l’étude Speccial (pour Surgical Procedures Eliminate Compensated Cirrhosis In Advancing Long-term), portant sur 168 patients obèses avec cirrhose compensée liée à une Mash. Une opération de chirurgie bariatrique a été réalisée chez 62 d’entre eux, tandis que 106 étaient pris en charge de façon non chirurgicale. Après 15 ans de suivi, la chirurgie bariatrique était associée à une diminution de 72 % du risque de complications sévères et de 80 % du risque de cirrhose décompensée.

Une perte de poids supérieure à 20 kg en moyenne

Des complications sévères étaient retrouvées chez 20,9 % du groupe chirurgie, contre 46,4 % dans le groupe contrôle. Par ailleurs, 15,6 % des patients opérés ont développé une cirrhose décompensée, contre 30,7 % dans le groupe sans chirurgie. Sans grande surprise, les patients opérés avaient perdu en moyenne plus de poids (-31,6 kg) que les patients du groupe contrôle (-10,7 kg).

Selon le Dr Steven Nissen du département de médecine cardiovasculaire à Cleveland, qui a dirigé l’étude, « les interventions sur le mode de vie constituent actuellement la seule stratégie recommandée dans la cirrhose compensée liée à la Mash. Toutefois, ces changements seuls ne provoquent que rarement une perte de poids et des changements métaboliques suffisants pour diminuer le risque de complications ».

L’étude Speccial est la première de ce genre à avoir une telle durée de suivie. Ces résultats sont complémentaires de l’étude Splendor, menée par la même équipe de la Clinique Cleveland qui avait démontré que la chirurgie bariatrique constituait une stratégie efficace dans le traitement de la Mash sans cirrhose.


Source : lequotidiendumedecin.fr