DE NOTRE CORRESPONDANTE
« NOUS COMMENÇONS à planifier une étude clinique et nous espérons pouvoir la débuter d’ici un an, confie au Quotidien le Dr Wenwei Tu (Université de Hong Kong) qui a codirigé cette étude publiée dans " Science Transnational Medicine ". Si nos résultats sont confirmés dans les essais cliniques, les patients receveurs d’une greffe de moelle osseuse pourraient ne nécessiter qu’une dose minime de médicaments immunosuppresseurs ou pourraient même ne pas en avoir besoin. Cela signifie qu’ils auraient une vie vraiment saine, dans des conditions normales, car ils n’auraient pas à se soucier des effets secondaires des immunosuppresseurs comme les infections opportunistes et la rechute tumorale. »
La greffe de moelle osseuse (MO) allogénique, employée pour traiter les hémopathies malignes et non malignes, peut provoquer une réaction du greffon contre l’hôte (RGCH). En effet, les lymphocytes T présents aux côtés des cellules souches dans le greffon, et participant à la prise de la greffe et à l’effet antileucémique, peuvent parfois attaquer les tissus de l’hôte reconnus comme étrangers. Cette complication potentiellement mortelle est prévenue et contrôlée par des immunosuppresseurs dont les effets secondaires indésirables sont les infections opportunistes et la rechute tumorale.
Lymphocytes T régulateurs.
Une approche thérapeutique potentielle pourrait reposer sur les lymphocytes T régulateurs, des cellules immunes dont le rôle principal est de prévenir les maladies auto-immunes en maintenant un état de tolérance spécifique vis-à-vis des alloantigènes. Leur transfert adoptif s’est avéré prévenir la RGCH dans des modèles murins.
Toutefois, l’application clinique de cette thérapie est entravée par la faible fréquence des lymphocytes T régulateurs et l’absence d’un modèle fiable pour évaluer leurs effets thérapeutiques in vivo. Zheng et coll. ont surmonté ces deux obstacles. Ils ont développé une méthode simple et peu coûteuse qui permet de produire ex-vivo de grandes quantités de lymphocytes T régulateurs CD8hi (exprimant des taux élevés de CD8 à leur surface), en stimulant des précurseurs antigéniquement naïfs par des cellules B CD40-activées.
Ils ont aussi développé un meilleur modèle murin de la RGCH aiguë chez une souris dotée d’un système immunitaire humain.
Ils montrent que ces lymphocytes T CD8hi peuvent, après transplantation dans ce modèle murin, réduire la RGCH et induire une tolérance à long terme, ceci sans compromettre l’effet antileucémique et l’immunité générale.
Cette thérapie cellulaire réduit la prolifération des lymphocytes T alloréactifs et diminue la sécrétion des cytokines et chimiokines inflammatoires au sein des organes cibles, à travers un mécanisme dépendant du CTL-4.
« Nos résultats plaident pour l’évaluation, dans des essais cliniques, des Treg CD8hi humains afin de prévenir et traiter la RGCH », concluent les chercheurs.
Science Translational Medicine, 16 janvier 2013, Zheng et coll.
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