C’est la première fois que des chercheurs produisent des cellules bêta pancréatiques susceptibles d’être greffées chez un patient diabétique et de produire l’insuline.
Dans le passé, plusieurs chercheurs avaient reprogrammé des cellules somatiques à l’aide de facteurs de transcription. « De nombreuses différences existent entre de telles cellules reprogrammées et de véritables cellules souches » expliquent les Mitsutoshi Yamada de l’Institut Silberman des sciences de la vie, à New York, et ses collègues. « Ces variations affectent leur potentielle utilisation thérapeutique » poursuivent-ils dans l’introduction d’une correspondance publiée lundi sur le site de Nature.
Un milieu de culture propice à la phase blastocytaire
Dans une précédente publication, la même équipe avait déjà obtenu des cellules diploïdes pluripotentes en transférant des noyaux de cellules différenciées dans des ovocytes. Cependant, les cellules ainsi produites restaient bloquées après l’apparition des premiers plans de clivage. Une nouvelle étape a consisté à cultiver ces cellules dans un milieu contenant des histones désacétylases chargées de promouvoir la phase blastocytaire. 58 % de cellules obtenues présentaient un profil d’expression génétique similaire à celui des cellules souches embryonnaires obtenues lors d’une fertilisation in vitro.
Les qualités d’ovocyte varient d’une donneuse à l’autre
Les chercheurs ont procédé à une approche systématique, et ont modifié un par un tous les paramètres qui pouvaient affecter l’efficacité de la transformation d’ovocytes en cellules souches pluripotentes. En utilisant des inhibiteurs de protéines kinases et de la traduction de l’ADN, ils sont parvenus à augmenter le taux de cellules atteignant le stade blastocytaire. Un autre paramètre très efficace fut l’utilisation du virus sendai comme vecteur pour assurer la fusion entre l’ovocyte et le noyau de cellule mature. Ils précisent en outre que la capacité des ovocytes à donner naissance à des cellules souches pluripotentes variait d’une donneuse d’ovocytes à une autre, et était inversement proportionnelle au nombre de jours de stimulation hormonale nécessaires pour la maturation ovocytaire au moment du don.
Productrices d’insuline
Les auteurs expliquent dans leur dernier article qu’ils ont encore amélioré ce rendement et que, pour la première fois, ils ont produit des cellules pluripotentes contenant le génome d’une femme diabétique de type I. Les cellules souches de cette patiente ont, par la suite, produit toute une gamme de types cellulaires, dont des cellules bêta pancréatiques parfaitement fonctionnelles.
Mitsutoshi Yamada et all, Human oocytes reprogram adult somatic nuclei of a type 1 diabetic to diploid pluripotent stem cells, Nature, publication en ligne du 28 avril.
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