Une équipe canadienne a développé un nouveau système de pancréas artificiel pour les patients diabétiques de type 1 : celui-ci délivre à la fois de l'insuline et du pramlintide, un analogue de l'hormone amyline sécrétée par les cellules bêta du pancréas.
« Ce dispositif a le potentiel de mieux fonctionner que le pancréas artificiel de première génération qui délivre uniquement de l'insuline », indique au « Quotidien » Ahmad Haidar, premier auteur de l'étude comparant ces dispositifs parue dans « Diabetes Care ».
Alors que le pancréas artificiel ou système de perfusion d’insuline rapide automatisée en boucle fermée représente une révolution dans la prise en charge des patients diabétiques de type 1, le contrôle glycémique diurne n'est pas encore optimal, en particulier en post-prandial. Pour optimiser son fonctionnement, l'équipe canadienne y a intégré du pramlintide. Il s'agit de l'analogue de l'amyline, une hormone co-sécrétée avec l'insuline chez les personnes en bonne santé mais qui fait défaut chez les diabétiques de type 1.
Plus de temps passé dans la cible
Dans cet essai randomisé, le pancréas artificiel standard a été comparé à deux autres types de dispositif : l'un combinant insuline rapide et pramlintide, et l'autre insuline régulière et pramlintide. « Le pramlintide était administré selon un schéma basal-bolus et avec un ratio fixe par rapport à l'insuline afin d'imiter une coformulation », explique Ahmad Haidar. Le fait de disposer d'une coformulation d'insuline et de pramlintide permettrait de mettre au point une pompe disposant d'une chambre unique pour délivrer les deux hormones.
Les 28 participants ont successivement, et de manière aléatoire, eu recours aux trois dispositifs au cours d'une période de 24 heures d'hospitalisation. Une période de rodage hormonal en boucle ouverte de 10 à 14 jours a précédé chacune de ces sessions de 24 heures.
Le critère de jugement principal était le temps compris dans l'intervalle glycémique 3,9-10,0 mmol/L. Par rapport au système standard, le système à insuline rapide et à pramlintide a permis d'augmenter le temps passé dans la cible de 74 % à 84 %. Ceci s'explique par un meilleur contrôle diurne, avec un temps dans la cible passé de 63 à 78 %. Aucun bénéfice n'a été observé avec le dispositif combinant insuline régulière et pramlintide (temps passé dans la cible de 69 %).
Des études en ambulatoire nécessaires
Concernant la survenue d'événements hypoglycémiques, les auteurs en ont rapporté 11 avec le système d'insuline rapide seul, 12 avec le système insuline rapide et pramlintide, et 18 avec celui associant insuline régulière et pramlintide. « Notre étude a duré 24 heures et a été réalisée à l'hôpital, les résultats doivent donc être confirmés dans des études plus longues en ambulatoire », souligne Ahmad Haidar.
Le pramlintide fait l'objet de plusiuers développements en diabétologie. En France, la société de biotechnologie Adocia a mis au point M1Pram, une formulation injectable associant les deux hormones et permettant ainsi de limiter le nombre d'injections. Le dispositif est testé dans une étude de phase 1b dont les résultats sont attendus début 2020. Des résultats préliminaires ont montré une réduction de 85 % de la glycémie post-prandiale dans les deux heures suivant un repas, par rapport à un traitement par insuline seule.
A Haidar et al. Diabetes Care, 2020 Mar; 43(3): 597-606.
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