Les nitrites et les nitrates sont naturellement présents dans certains aliments comme les légumes, ainsi que dans l’eau et le sol. Ils se retrouvent également dans notre alimentation à travers la contamination de l’eau potable et des sols liée notamment à l’épandage d’engrais agricoles. Ils sont également utilisés comme additifs alimentaires, principalement dans les viandes transformées, pour augmenter leur durée de conservation et éviter la croissance bactérienne, voire rendre leur aspect plus attrayant.
Des études expérimentales ont suggéré à la fois des avantages et des effets nocifs de l’exposition aux nitrites et aux nitrates sur l’apparition du diabète de type 2 (DT2), mais les données épidémiologiques et cliniques manquaient. Une vaste étude française a cherché à étudier ces associations, en distinguant les aliments et les nitrites/nitrates d’origine hydrique de ceux des additifs alimentaires (1). La cohorte prospective française NutriNet-Santé réunit 104 168 adultes (79,1 % de femmes, âge moyen 42,7 [± 14,5] ans), étudiés de 2009 à 2021.
L’exposition aux nitrites et aux nitrates a été évaluée par des enregistrements alimentaires autodéclarés répétés sur 24 heures, liés à une base de données complète sur la composition des aliments et tenant compte des noms commerciaux/marques de produits industriels. Les associations entre et le risque de DT2 ont été mesurés par modèles de risque proportionnel de Cox ajustés pour les facteurs de risque connus (facteurs sociodémographiques, anthropométriques, mode de vie, antécédents médicaux et facteurs nutritionnels).
+ 53% de diabète pour les additifs
Au cours d’une durée médiane de suivi de 7,3 [3,2 - 10,1] ans, 969 cas incidents de DT2 ont été recensés.
Les nitrites totaux et les nitrites d’origine hydrique et alimentaire étaient tous deux positivement associés à un risque de DT2 plus élevé (HR = 1,27 ; IC95 [1,04 - 1,54] ; p = 0,009). Les participants ayant une exposition plus élevée aux nitrites d’origine additive, en particulier au nitrite de sodium (E 250), avaient un risque de DT2 plus élevé que ceux qui n’étaient pas exposés aux nitrites d’origine additive (HR = 1,53 ; IC95 [1,24 - 1,88] ; p < 0,001).
Aucune association entre les nitrates totaux, d’origine alimentaire et hydrique ou provenant d’additifs, et le risque de DT2, n’a été trouvée. Une dilution de l’effet n’est pas à exclure, car les nitrates sont convertis pour partie en nitrites dans l’organisme.
(1) Srour B et al. PLoS Med. 2023;20:e1004149 (2) Srour B et al. J Am Heart Asso 2022;11(24):e027627
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