Santé bucco-dentaire

Une alimentation bonne pour les dents

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Publié le 03/10/2019
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La parodontite est la maladie chronique la plus fréquente du monde, atteignant environ 50 % de la population mondiale, et les caries suivent de près. Les pistes pour y parer avec une alimentation plus adaptée.
Le déficit en vitamine D, un indicateur de la santé parodontale

Le déficit en vitamine D, un indicateur de la santé parodontale
Crédit photo : Phanie

Certains aliments aident à renforcer les dents, notamment ceux source de calcium (légumes verts à feuilles, produits laitiers, certaines eaux minérales, amandes, sardines, saumon, etc.) et de phosphore (fromages, abats, fruits à coque, poissons, viandes, œufs, etc.). Finir son repas par le fromage permet de bénéficier de l'effet anti-carieux de la caséine. Attention aux produits acides et sucrés, à l'origine de sucres fermentescibles et donc de caries. De plus, le sucre per se cause un stress oxydatif, néfaste pour le parodonte.

L'alimentation a en effet un impact sur l'équilibre inflammatoire. Les sucres raffinés, les graisses saturées et l'alcool sont pro-inflammatoires, au contraire des graisses polyinsaturées et des antioxydants : caroténoïdes des fruits et légumes verts, polyphénols (légumes, thé, vin rouge), vitamines C, E, A, D.

« Les régimes trop restrictifs nuisent à la santé bucco-dentaire », prévient la Dr Séléna Toma, cheffe de service de parodontologie à Bruxelles. 10 % de la population générale, 30 % des fumeurs de cigarettes et 60 % des patients gravement hospitalisés sont carencés en vitamine C (>28,4 lmol/L). Et la vitamine D joue un rôle crucial sur la santé parodontale, via son action sur l'équilibre osseux, son effet anti-inflammatoire et sur la sécrétion de peptides antimicrobiens. Les déficits en vitamine D pourraient d'ailleurs être un indicateur de la santé parodontale.

La Dr Toma insiste avant tout sur l'importance d'un régime équilibré. « Les compléments alimentaires sont moins bien assimilés comparés aux vitamines naturelles et peuvent contenir du sucre. » C'est le cas encore de certains médicaments, notamment des suspensions buvables pour enfants. Plusieurs diminuent aussi la salivation (antidépresseurs, anxiolytiques, antihistaminiques, anticancéreux, antipyrétiques, irradiation, ecstasy, cocaïne). La mastication d'un chewing-gum sans sucres pendant 20 minutes après le repas favorisera la production de salive.

Les dentistes s'inquiètent d'une explosion des problèmes érosifs, qui atteindrait déjà 30 % des 18-35 ans, dus à la surconsommation de boissons énergisantes, sodas et jus de fruits, surtout s'ils sont sirotés toute la journée. Si on ne peut s'abstenir, boire à la paille, boire ensuite un verre d'eau ou, mieux, se laver les dents, sont préconisés. En regard, il est indispensable de mastiquer des aliments plus ou moins durs, et ce, dès le début de la dentition.

Conférence de presse de l’Association dentaire française, qui tiendra son congrès du 26 au 30 novembre 2019

Dr Charlotte Pommier

Source : lequotidiendumedecin.fr