L’INCIDENCE du diabète chez l’enfant est en augmentation dans de nombreux pays. En France, elle a quasiment doublé en vingt ans passant de 8 cas pour 100 000 enfants en 1988 à 15 cas estimés pour 100 000 en 2007. Chez les personnes de moins de 20 ans, l’augmentation moyenne annuelle, entre 2006 et 2009, de la prévalence du diabète traité varie entre 2,4 % et 3,9 % en fonction de la classe d’âge et du sexe.
L’objectif d’Entred-Enfant, la première étude portant sur un échantillon représentatif d’enfants traités pour diabète en France, était de répondre à un besoin de connaissances sur les modalités et la qualité de la prise en charge médicale de ces enfants.
Sur les 884 enfants inclus dans l’étude, 95,7 % relevaient de la CNAMTS et 97,2 % résidaient en métropole. L’âge moyen des enfants était de 12 (+ ou - 4) ans et la moitié était des garçons. Un seul enfant n’avait pas de prise en charge à 100 % en ALD pour diabète ou autre pathologie et 17 % des enfants bénéficiaient de la couverture maladie universelle. Tous les enfants étaient traités par insuline, « laissant penser que la quasi-totalité de l’échantillon était des enfants diabétiques de type 1 ». Seulement 2,3 % des enfants avaient un traitement associant l’insuline à un ou deux antidiabétiques oraux, essentiellement la metformine. L’étude confirme par ailleurs que les enfants diabétiques sont principalement suivis par des médecins hospitaliers (82 %). Seulement 7 % des enfants sont suivis uniquement par un généraliste, 8 % sont pris en charge principalement par un endocrinologue libéral et 3 % par un pédiatre libéral. Le pourcentage d’enfants suivis à l’hôpital décroît avec l’âge : 95 % des moins de 5 ans contre 73 % des 15 ans et plus.
Complication aiguë.
Un enfant diabétique sur deux a été hospitalisé au moins une fois au cours de la période d’étude et 20,8 % ont eu plusieurs hospitalisations. Environ un tiers des enfants (35,5 %) ont bénéficié, au cours de l’année, d’au moins une hospitalisation pour suivi du diabète et 26 % ont bénéficié de deux hospitalisations ou plus pour ce motif. Or, les recommandations de la Société internationale pour le diabète de l’enfant et de l’adolescent (ISPAD) de 2009 ainsi que celles de la Haute autorité de santé de 2007 « préconisent un bilan annuel par une équipe médicale pluridisciplinaire », indiquent les auteurs de l’étude (Mandereau-bruno et co.). Le pourcentage d’hospitalisation pour suivi du diabète variait significativement en fonction de l’âge, de 40,5 % chez les moins de 5 ans et de 28,1 % chez les 15 ans et plus. Par ailleurs, 12,7 % des enfants ont été hospitalisés au moins une fois pour complication aiguë du diabète (« en partie évitable par un meilleur contrôle du diabète »), 23 % d’entre eux ayant eu deux hospitalisations ou plus pour ce motif. Une complication micro-vasculaire était mentionnée pour 3,4 % du groupe. Aucun décès n’a été déploré mais 1,5 % des enfants ont été hospitalisés en réanimation, soins intensifs ou unité de surveillance et 2,5 % des enfants ont eu un coma diabétique.
Les enfants hospitalisés étaient, en moyenne, plus jeunes et bénéficiaient plus souvent de la CMU. Ils étaient plus souvent traités par insuline associée à des antidiabétiques oraux, plus souvent porteurs d’une pompe à insuline et plus souvent suivis principalement par un praticien hospitalier.
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