La mortalité due aux infections est importante et ce risque est plus élevé en cas de diabète. Toutefois, l’association entre le risque de sepsis et un prédiabète, défini sur une glycémie à jeun (GAJ) unique, par rapport à un diabète de type 2 (DT2) établi était incertaine. Une étude menée en Corée sur des adultes âgés 20 ans ou plus, recrutés dans un programme national de dépistage (NHSP) en 2009, a tenté de répondre à cette question (1).
Une cohorte de plus de 3,8 millions de personnes
40 % des participants ont été échantillonnés de manière aléatoire (à l’exclusion des sujets avec DT1), soit au total 3 863 323 personnes, avec un suivi jusqu’en 2020. L’incidence du sepsis a été comparée et pondérée par de nombreux facteurs confondants, selon la présence d’une GAJ normale (n = 2 675 476), d’une GAJ altérée (n = 890 402, soit 23,0 %), d’un DT2 établi depuis moins de 5 ans (n = 212 391, soit 5,5 %) ou d’un DT2 établi depuis 5 ans ou plus (n = 85 054, soit 2,2 %).
Résultats, par rapport aux personnes ayant une glycémie normale, le groupe GAJ altéré présente un risque de sepsis très modérément accru : HR = 1,03 [1,01 à 1,05] ; le groupe DT2 < 5 ans ont un HR = 1,43 [1,40 à 1,47] ; le groupe avec un DT2 ≥ 5 ans ont un HR = 1,82 [1,77 à 1,87]. Mais le risque le plus élevé est relevé chez sujets atteints de DT2 qui ont moins de 40 ans : HR = 1,96 [1,71 à 2,25].
Au total, les patients atteints de DT2, que ce soit de longue date ou récemment, présentent un risque considérablement élevé de sepsis, ce qui souligne la nécessité de la prévention des infections et de la vaccination.
Une conclusion contre-intuitive
Cette étude confirme, dans un pays ayant un système de santé bien développé, la réalité du risque d’infections des sujets avec DT2 et, de façon surprenante, en particulier chez les moins de 40 ans, multiplié par deux.
Cette conclusion est assez contre-intuitive, nos efforts étant plutôt concentrés sur les plus âgés. Il faut donc mieux équilibrer ces patients, mieux les surveiller et avoir recours aux vaccinations, qui sont largement recommandées aujourd’hui, mais souvent réservées ou imaginées seulement utiles, chez les sujets avec DT2 âgés.
(1) Lee EH et al. Connection between impaired fasting glucose or type 2 diabetes mellitus and sepsis: a 10-year observational data from the national health screening cohort. Diabetes Metab J. 2025 May;49(3):485-97
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