LA NÉPHROPATHIE diabétique est l’une des principales causes d’insuffisance rénale grave en Occident. Le diabète de type 2, considéré il n’y a pas si longtemps comme une pathologie bénigne associée au processus du vieillissement normal, est aujourd’hui la principale cause d’insuffisance rénale aux États-Unis comme en Europe.
L’augmentation de l’épaisseur de la membrane basale glomérulaire, l’hypertrophie mésangiale et les lésions tubulo-interstitielles, notamment l’atrophie tubulaire, la perte des capillaires péritubulaires et la fibrose interstitielle sont les manifestations usuelles des changements histologiques trouvés au cours de la néphropathie diabétique. Les anomalies des podocytes ont davantage été considérées comme une conséquence tardive de l’augmentation de la protéinurie que comme un événement précoce. Des études humaines récentes ont montré que les podocytes subissent une atteinte fonctionnelle et structurelle très tôt au cours du processus de néphropathie diabétique.
Les résultats de plusieurs travaux issus de la littérature récente semblent converger pour montrer que les effets délétères de l’hyperglycémie, telle qu’on la rencontre chez le diabétique de type 2, sont la conséquence d’une surproduction mitochondriale de radicaux libres, comme cela avait été évoqué par M.Brownlee en 2001 (1). Cette surproduction est donc secondaire à un emballement du cycle de Krebs qui dépasse les capacités de la chaîne respiratoire mitochondriale, et est responsable d’un stress oxydant. Cela a en particulier été montré à l’aide de modèles animaux, des souris transmitochondriales, c’est-à-dire chez lesquelles il est possible de transférer de l’ADN mitochondrial exogène.
Ce stress oxydant altère les principales étapes de l’angiogenèse, sous le contrôle notamment du PDGF (platelet derived growth factor) et du TGF (transforming growth factor) bêta.
Ces anomalies stimulent précocement l’expression des récepteurs « éboueurs », des récepteurs scavengers A, et des macrophages. Les récepteurs de type Toll, les seuls récepteurs de l’immunité innée susceptibles d’induire une réponse inflammatoire, sont également impliqués précocement, bien avant l’apparition de marqueurs de glomérulosclérose. L’ensemble de ces données suggère ainsi un processus inflammatoire dans la genèse des lésions rénales du diabète (3).
D’après la session « Novel mechanisms in the develoment of diabetic nephropathy ».
(1) Brownlee M. Biochemistry and molecular cell biology of diabetic complications. Nature 2001;414:813-820.
(2) Hanson RL, et coll. Identification of PVT1 as a candidate gene for end-stage renal disease in type 2 diabetes using a pooling-based genome-wide single nucleotide polymorphism association study. Diabetes 2007;56(4):975-83.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024